SCENE 1 - CHAMBRE DE SIMON DE ROSIE : ROSIE, ATTEINTE DE VARICELLE, EST OCCUPEE A JOUER A UN JEU DE SOCIETE.
ROSIE : Bien joue, Hoowie.
SIMON (frappant la porte) : Retiens ta respiration. Je viens chercher quelque chose.
ROSIE : Pourquoi faire ? Ce n'est rien que la varicelle.
SIMON : C'est la dernière fois. Allez !
ROSIE : Maman a dit que je n'ai pas besoin de retenir ma respiration.
SIMON : Excuse-moi, mais je crois que je sais un peu plus de choses que maman sur la varicelle. (Il ouvre la porte.) Ne lui dis pas que je t'ai dit ça. Retiens ta respiration. j'en ai pour deux secondes. S'il te plaît, Rosie.
ROSIE : Bon, d'accord.
SIMON ENTRE DANS LA CHAMBRE ET OUVRE LE TIROIR DE LA COMMODE.
SIMON (se tournant vers Rosie) : T'as respiré ?
ROSIE : J'ai seulement soufflé.
SIMON : Tu viens de le refaire.
ROSIE : C'est plus fort que moi. C'est sorti tout seul.
SIMON SE BOUCHE LE NEZ, PREND SON SAC A DOS ET SE MET DEVANT LA PORTE.
ROSIE : Si t'es tellement inquiet, t'as à retenir la tienne de respiration.
SIMON OUVRE LA PORTE ET S'EN VA.
SCENE 2 - SUR LA ROUTE : PENDANT LA NUIT, MATT ET SA MAMAN SONT EN VOITURE.
ANNIE : Tu ne pourrais pas baisser un peu, sinon je vais devenir complètement sourde. (On entend des crachotements) Ah ! C'est sûrement un des fils qui est déconnecté. Arrête-toi.
MATT S'ARRETE POUR QU'ANNIE PUISSE REPARER LA RADIO.
ANNIE : Bon, alors ... voyons un peu.
SOUDAIN, UN HOMME TATOUE AU BRAS S'APPROCHE DE MATT ET LE MENACE D'UNE ARME.
MATT (pris de peur) : Maman.
ANNIE : J'ai presque fini.
MATT : Maman.
ANNIE : Ah ! Ca y est, je l'ai eu ... Aaah ! Allez, tu peux démarrer.
LA RADIO REPAREE, ANNIE APERCOIT LE VOLEUR.
ANNIE : Ce sera le vol le plus facile de votre vie. Dites-nous seulement ce que vous voulez et vous l'aurez.
LE VOLEUR : Le pognon ! Je veux le pognon !
ANNIE : Voici mon sac.
LE VOLEUR (à Matt) : Et toi, ton portefeuille. Ton portefeuille.
ANNIE : Matt !
LE VOLEUR (après avoir eu l'argent) : Les bijoux, maintenant ... et l'alliance. Je veux aussi l'alliance.
ANNIE (essayant de l'enlever) : Oui ... Je n'y arrive pas ! Je n'y arrive pas !
ENFIN, LE VOLEUR EST PARVENU A AVOIR TOUT CE QU'IL VEUT. IL EMPORTE MÊME LES CLES DE LEUR MAISON. ENSUITE, IL PREND LA FUITE. ANNIE PREND MATT DANS SES BRAS.
GENERIQUE
SCENE 3 - SALON : MATT ET SA MAMAN PARLENT A LA POLICE.
ANNIE : Corpulence moyenne, taille moyenne ...
McGUIRE : Bon. Eh bien, on va faire le nécessaire. En attendant, vous devriez changer les serrures.
ERIC : Oui.
Sgt. MICHAELS (à Matt) : Et je vous conseille d'entrer en contact avec le Programme d'Assistance aux Victimes. (Matt reçoit une petite carte.)
MATT : Merci.
McGUIRE : On fera notre possible pour mettre la main sur ce type, Révérend.
ERIC : Je sais. Merci pour tout, messieurs.
ANNIE : Et merci d'être venus si vite.
Sgt. MICHAELS : Je vous en prie. Bonne nuit.
McGUIRE : Bonne nuit.
LES DEUX POLICIERS SORTENT DE LA MAISON.
ERIC (à Annie) : Alors ? Comment tu te sens ?
ANNIE : Bien, heureuse d'avoir la vie sauve. Je vais bien. Je vais aller embrasser Rosie.
ERIC : Je te rejoins tout de suite.
ANNIE MONTE ET SE DIRIGE DANS LA CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE.
ERIC (à Matt) : Et toi, Matt ? (Pas de réponse) Alors, comment tu te sens ?
MATT : Je me sens simplement un peu fatigué.
ERIC : Oui, t'as vécu quelque chose d'éprouvant.
MATT : Oui, je crois que je vais aller me coucher.
ERIC : Bonne nuit.
MATT QUITTE LA PIECE. ERIC A L'AIR PREOCCUPE.
SCENE 4 - CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE : ANNIE SOIGNE ROSIE ET LUI RACONTE SON HISTOIRE AVEC MATT.
ANNIE : Il a fait ce que font les voleurs. Il a pris ce qu'on avait, mais tu sais, ce sont des choses qu'on peut remplacer.
SIMON : Tu veux dire "même ton alliance" ?
ANNIE : Oui, même mon alliance.
ROSIE : Tu restes quand même toujours mariée avec papa ?
ANNIE : Oh oui ! Avec ou sans alliance, on est toujours mariés. (Elle regarde Simon portant un masque de plongée.) Simon, je pense que les précautions que tu prends ne servent à rien. Vous avez été exposés tous les deux à la varicelle, c'est une question de temps, maintenant. Tu comprends ?
SIMON : J'aime mieux mettre toutes les chances de mon côté, franchement.
ANNIE : Tu as raison, c'est pour ça qu'il vaut mieux l'avoir maintenant que quand tu seras plus âgé.
SIMON : Et moi, je pense qu'il vaudrait mieux que je ne sois pas obligé de vivre et de dormir ici à côté de la porteuse de pustules et pas de l'attraper.
ROSIE (se fâchant) : Je ne suis pas une porteuse de pustules.
SIMON : Regarde-toi.
ANNIE : Moi, je pense que tu a été contaminé, il y a une semaine à l'école.
SIMON : Donc, les chances sont contre moi ? Très bien, j'adore les défis.
ANNIE : Alors, bonne chance, Simon.
ROSIE : Oui, bonne chance, Simon.
ANNIE : Bonne nuit, les enfants. (Elle s'appête à quitter leur chambre.)
SIMON (la retenant) : T'as eu peur, maman ?
ANNIE : Peur ?
SIMON : Quand cet homme vous a volés, est-ce que t'as eu peur ?
ANNIE : Non. Oooh ! Il n'était pas si effrayant. Allez ! Il faut dormir, maintenant. Faites de beaux rêves.
ELLE ETEINT LA LUMIERE ET FERME LA PORTE.
SCENE 5 - CHAMBRE DE MARY ET LUCY : ERIC FRAPPE A LA PORTE.
MARY (à Eric) : Matt et maman vont bien ?
ERIC : Oui, ça va aller. (Il examine la tenue de Lucy) Tu joues une pièce de théâtre, ce soir, Lucy ? La chatte sur un toit brûlant ?
LUCY : Non, je vais peut-être mettre cette robe pour aller à l'école, demain.
ERIC : Hm ... Je ne pense pas, non.
LUCY : Et pourquoi pas ?
ERIC : Quel âge as-tu, déjà ?
LUCY : Eh bien, j'ai douze ans.
ERIC : Euh ... non.
LUCY : Mais je présente ma candidature à la présidence de la classe et il faut que je porte quelque chose qui attire l'attention de tous.
ERIC : Mais je préférerai que tu dises quelque chose qui retient l'attention de tous.
LUCY : Tu imagines que c'est le genre de chose qui marche ?
ERIC : Tu sais, Lucy, Martin Luther King dans son discours où il disait "j'ai fait un rêve" a retenu l'attention du pays tout entier, John Kennedy aussi avec celui où il disait "Ne demandez pas ..."
MARY : Papa, j'ai lu son discours. Elle a besoin de la robe.
LUCY : Merci.
ERIC : Ecoute, Lucy. Personnellement, j'ai souvent parlé en public et je pense avoir fait deux ou trois discours qui pourraient enthousiasmer les foules. J'en ai un pas mal du séminaire. Tu vas faire des étincelles avec. (Il s'apprête à partir)
MARY : Ah ! Tu devrais les lui donner.
LUCY : A propos d'étincelles, papa, est-ce que t'es au courant du fait que Mary s'est fait faire un tatouage.
MARY : Moi ? Je ne vais pas me faire faire un tatouage, non. Je songe à me le faire faire. Je veux parler avec toi de la possibilité de me le faire faire.
ERIC : La conversation va être courte.
MARY : Ecoute, papa, les filles de l'équipe et moi, on voudrait se faire tatouer la mascotte de l'école, ici, tu vois ? (à la cheville) Un truc minuscule, ridicule, microscopique, d'accord ?
ERIC : Et comme tu sais que maman te dira d'emblée non, tu te dis que si je suis de ton côté, je pourrai essayer de la convaincre ?
MARY : Exactement. Le frère d'une de mes copines est un artiste tatoueur licencié et il nous le ferait gratuitement ?
ERIC : Gratuitement ?
MARY : Oui.
ERIC : Tu es devenue folle ?
MARY : Papa, toutes les filles de l'équipe sont d'accord pour le faire. Si je ne le fais pas, ce sera mauvais pour l'esprit d'équipe.
ERIC : Le tatouage est strictement interdit dans cette maison. Alors, ce sera ni maintenant, ni jamais. C'est compris ?
MARY (soupirant) : Oui.
ERIC : Dernière chose, n'essaie pas de dresser tes parents l'un contre l'autre.
MARY : Promis. Excuse-moi.
ERIC : Hé ! Il fallait bien que tu essaies. (baiser) Bonne nuit.
MARY : Bonne nuit.
ERIC (se tournant vers Lucy) : Bonne nuit.
ERIC S'EN VA ET FERME LA PORTE.
SCENE 6 - CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE : SIMON ET ROSIE SONT DANS LE MÊME LIT.
ROSIE : J'aurai eu peur, à sa place.
SIMON : Pas moi. (Il fait clignoter sa bague.) Rayon Rouge n'a peur de rien.
ROSIE : Il en a de la chance.
SIMON : Ce n'est pas de la chance, c'est sa bague. Elle protège Rayon Rouge de pratiquement tout.
ROSIE : De tout, sauf de la varicelle.
SCENE 7 - CHAMBRE DE MARY ET LUCY : LUCY MONTRE LES ROBES A MARY.
LUCY : Est-ce que cette robe inspire le sérieux, l'ardeur au travail, la confiance et la franchise ?
MARY : Portée par moi, oui.
LUCY : Toi, t'as surtout plus de chose à émettre. Et celle-là, autorité, communion d'idée et charisme.
MARY : Tu attends beaucoup trop d'une robe. (Lucy dépose ses robes.) Quoi encore ? (Lucy éteint la lumière)
LUCY : Mary, il y a un voleur qui se promène quelque part avec les clés de notre maison.
MARY : Tu n'as pas à te faire de soucis.
LUCY : T'en es sûre ?
MARY : Oui, j'en suis sûre. (Elle éteint la lampe et voit Lucy en train de prier.) Qu'est-ce que tu fais ?
LUCY : Je fais ma prière.
MARY : Et il est question d'élection dans ta prière ?
LUCY : Ca, c'est entre moi et Dieu.
LE LENDEMAIN ...
SCENE 1 - CUISINE : SIMON DESCEND DE SA CHAMBRE ET VIENT PARLER A SA MAMAN.
SIMON : Il y a des semaines, j'ai dit que Rosie ne devait pas dormir avec moi. Mais est-ce qu'on m'a écouté ? Non. Et qu'est-ce qui arrive quand on n'écoute pas ? (Il a été sérieusement contaminé.) Des catastrophes ? T'es contente de toi, j'espère ?
ANNIE : Retourne au lit. Je t'apporterai ton jus d'orange une fois que j'aurai terminé. (Mary et Lucy descendent à leur tour.)
MARY (à Simon) : Bonjour, petit léopard.
SIMON : Fais attention à mes postillons.
MARY : Les postillons ne font pas peur, j'ai déjà eu la varicelle.
LUCY : Moi aussi.
SIMON : Je ne peux rien contre elles.
ANNIE : Exact.
SIMON : Ca alors ! (Il monte en soupirant.)
ANNIE (en criant) : Et surtout, ne te gratte pas.
SIMON : Non.
ANNIE EXAMINE LA TENUE DE LUCY, CACHEE SOUS SON PEIGNOIR.
ANNIE : Mais qu'est-ce que tu fais en robe de chambre ?
LUCY : C'est simplement pour ne pas tacher ma robe, maman.
ANNIE : Fais-moi voir. (Une mini-robe décolleté bleu et des chaussures à talons.)
MARY : Elle présente sa candidature au poste de présidente de classe, aujourd'hui.
ANNIE : Dans cette robe-là, pas question.
LUCY (mécontente) : Oooh ! (Elle monte se changer.)
MARY : Comment ça va maman ?
ANNIE : Hum ... qu'est-ce que tu veux ?
MARY : C'était une question désintéressée. Mais puisque tu me le demandes, mes copines de l'équipe se font tatouer un chat sauvage sur la cheville et c'est un tatouage minuscule. Je t'assure que ...
ANNIE : Un tatouage sur la cheville ? C'est hors de question !
MARY : Mais maman ...
ANNIE : Non. (Eric arrive.)
ERIC : Non, quoi ?
ANNIE : Pas de tatouage.
MARY : Excuse-moi. (Matt arrive.)
MATT : Papa, tu me donnes les clés de la voiture ?
ANNIE : N'oublie pas d'en faire faire un double quand tu reviendras de l'école.
MATT : Oui, j'y penserai. Euh ... je vais faire chauffer la voiture. Dis à Lucy de se dépêcher.
MARY : Tu as l'air préoccupé, papa.
ERIC : Hm ? Le chef de la chorale veut me voir. Il paraît qu'il a quelque chose à me dire.
ANNIE : Il veut peut-être te demander de renvoyer Mouflette.
ERIC : Mouflette ?
ANNIE : Mme Hinkle, l'organiste. tout le monde l'appelle Mouflette parce que quand elle joue de l'orgue, on a l'impression qu'elle porte des moufles.
MARY : Bien épaisses. A ce soir. (Mary et Lucy sortent de la maison.)
ERIC (la retenant) : Bonne chance, Lucy.
LUCY : J'en aurai peut-être besoin.
ERIC : Ca ne peut pas être Mme Hinkle, elle s'occupe de la paroisse depuis tant d'années. Ho ! C'est pour autre chose.
ANNIE : Hm ... peut-être.
ERIC : Bon. Je reviens, ce midi ?
ANNIE : Certains ont plus de démangeaisons que d'autres. Tout va bien, tu sais. (Baiser.) Ce que je souhaite, c'est que tout rentre dans l'ordre.
ERIC : Je comprends.
SCENE 2 - PRES DE LA MAISON : MARY ET LUCY SORTENT DE LA MAISON. ELLES RETROUVENT MATT IMMOBILE AU VOLANT DE SA VOITURE. LUI, QUI DEVAIT LES CONDUIRE A L'ECOLE.
MARY : Matt ?
COMME MATT NE REPOND PAS, LUCY RETOURNE A LA MAISON POUR LE DIRE AUX PARENTS. APRES UN MOMENT, ERIC ARRIVE SUR LE CHAMP. MARY LES LAISSE PARLER.
ERIC (s'approchant de Matt) : Alors ?
MATT : Oui. Je ne comprends vraiment pas. Je n'arrive pas à me raisonner.
ERIC PREND PLACE DANS LA VOITURE.
ERIC : Matt, hier soir, quelqu'un t'a menacé en te posant un pistolet sur la temps. Alors, ça me paraît tout à fait normal d'avoir du mal à retrouver ses esprits après ... après avoir vécu un moment pareil.
MATT : J'étais incapable de bouger. Je ne pouvais plus respirer.
ERIC : Ce sont des réactions de peur que tout le monde a.
MATT : Pas maman. Elle a au moins gardé son sang-froid et ... moi, je restais pétrifié et ce type prenait tout ce qu'on avait.
ERIC : Qu'est-ce que tu aurais voulu faire d'autre ?
MATT : Je ne sais pas. N'importe quoi. Mais essayer d'empêcher ce type d'emporter l'alliance de maman, en tout cas.
ERIC : tu n'as rien à te reprocher. Quoi que tu ais fait, c'était ... c'était parfait, parce que ça vous a permis de rentrer sain et sauf. Entre nous, ce n'est qu'une alliance. Ce n'est pas notre mariage.
MATT : Je crois que ma vie ne sera plus jamais la même, à présent.
ERIC : Peut-être, mais le temps arrange les choses. Et il ne faut pas hésiter à en parler. Si ce n'est avec moi, que ce soit avec le Programme d'Aide aux Victimes, il ne faut pas te sentir seul, Matt.
MATT : Je sais.
ERIC : Peut-être que tu ne pourrais ne pas aller à tes cours, aujourd'hui. Hm ? Rentre à la maison et dis aux filles que je les emmènes et que si elles ne sont pas là dans 30 secondes, on chantera des cantiques en cours de route. (Matt regarde son papa en riant.) Chacun son tour.
MATT : D'accord. (Il sort de la voiture.) Papa ! Merci.
ERIC : C'est normal.
MATT RENTRE A LA MAISON. C'EST ERIC QUI EMMENERA MARY ET LUCY A L'ECOLE. LES VOILA QUI ARRIVENT. ANNIE RESTE DEVANT LA PORTE.
ERIC (à Annie) : Je t'appelle tout à l'heure ?
ANNIE : Oui, oui.
MARY ET LUCY PRENNENT PLACE DANS LA VOITURE.
SCENE 3 - PRES DU COLLEGE W. REED : LUCY RAMASSE UNE FEUILLE PAR TERRE ET S'APERCOIT QUE JIMMY EST AUSSI ELU PRESIDENT DE CLASSE. ELLE VIENT LE HARCELER.
LUCY (en colère) : Alors, tu vas te présenter contre moi ?
JIMMY : Je ne me présente pas contre toi, je présente ma candidature. Où est le problème ? Ca n'a rien de personnel.
LUCY : Mais si, c'est personnel. C'est pour ça que je vais faire de la criminalité et de la sécurité des axes de la campagne.
JIMMY : Moi aussi.
LUCY : Quoi ?
JIMMY : Ce sont des sujets d'actualité de la décennie.
LUCY : Ce sont des sujets d'actualité dans ma maison qui touchent de près ma famille.
JIMMY : Ca me touche de près, aussi.
LUCY : Et je peux savoir comment ?
JIMMY : A travers toi.
LUCY : Peut-être que ça ne fera bientôt plus partie de tes préoccupations.
JIMMY : D'accord.
LUCY : Vraiment ?
JIMMY : Vraiment.
LUCY : Parfait.
SCENE 4 - CUISINE : PATRICIA TIENT COMPAGNIE A ANNIE. TANDIS QUE MATT EST SUR LE POINT DE CONTACTER UNE CERTAINE Mme LUCENE, LA CONSEILLERE DU PROGRAMME D'AIDE AUX VICTIMES.
PATRICIA : Comment Matt réagit-il ?
ANNIE : Oooh ... aussi bien que possible, j'imagine. C'est terrifiant pour quelqu'un de son âge de réaliser aussi brutalement qu'on n'est pas immortel.
PATRICIA : C'est terrifiant quelque soit l'âge. J'ai été braquée une fois dans le parking de mon école et j'ai été encore plus bouleversée que vous pendant très longtemps.
ANNIE : C'est curieux, je ... je suis étonnée de ne pas me sentir plus bouleversée par ce qu'il vient de nous arriver. Je ne sais pas. Peut-être est-ce parce que tout s'est passé si vite que je n'ai pas eu le temps de faire autre chose que de réagir et ... et je n'ai plus rien contre quoi réagir, maintenant.
PATRICIA : C'est possible.
ANNIE : J'avoue que je me sens nue sans mon alliance.
PATRICIA : Aaah ! Vous et cette alliance, vous en avez vécu des choses ensemble, 18 ans à élever les enfants, à nettoyer, à laver le linge ...
ANNIE : Vu sous cet angle, j'avoue que je suis étonnée que l'alliance n'ait pas spontanément disparue, il y a des années. (Rires.)
PATRICIA (en regardant sa montre) : Oh ! Il faut que je m'en aille. Vraiment laisser les plus petits à côté des plus grands un peu trop longtemps, c'est chercher des embêtements. Vous allez m'appeler, le jour où vous avez envie de parler et de vous confier.
ANNIE : C'est promis. Et surtout, dites à Eric que nous allons tous très bien. Et il vous a demandé de venir prendre de nos nouvelles, n'est-ce pas ?
PATRICIA : Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Je suis venue prendre une tasse de thé.
ANNIE : Jusqu'à quelle heure pense-il travailler, ce soir ?
PATRICIA : Il sera au bureau jusqu'à 6 heures.
ANNIE : Si vous voulez l'appeler d'ici ...
PATRICIA : Non non non non, je penserais l'appeler plutôt de chez moi. Respectons un peu le triste plan de ce pauvre homme. A bientôt.
ANNIE : Au revoir.
PATRICIA SORT DE LA MAISON.
SCENE 5 - CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE : ROSIE LANCE UN COUSSIN SUR LA TETE DE SIMON, JOUANT A UN JEU ELECTRONIQUE.
SIMON : Mais qu'est-ce que tu fais ?
ROSIE : Hoowie et moi, on ne dort jamais sans notre chaton oreiller.
SIMON : Alors, arrêtez de jeter vos oreillers sur mon lit.
ROSIE : Maman change les serrures.
SIMON : Et alors ? Souviens-toi de la fois où elle a trafiqué l'antenne de télé, qu'on a reçu des émissions de jeu du Japon. Maman aime bien bricoler, elle le fait bien. C'est manuel.
ROSIE : Je n'aime pas dormir en bas. J'ai bien trop peur dans le noir.
SIMON : Depuis quand ?
ROSIE : Depuis que maman a commencé à changer les serrures.
SIMON : On mettra une veilleuse.
ROSIE : Ce n'est pas suffisant. Ca fait peur de dormir en bas.
SIMON : T'as aucune raison d'avoir peur.
ROSIE : C'est facile à dire pour toi, mais c'est moi qui dors en bas. Si le voleur vient, il m'aura en premier. Tandis que si je dors là-haut, à ta place ... (Elle dort en haut.)
SIMON : Alors, ce sera plus facile pour lui de mettre la main sur moi.
ROSIE : Oui.
SIMON POUSSE UN GRAND SOUPIR.
SCENE 6 - ROUTE QUI MENE AU LYCEE : MARY EST RETENUE PAR LES FILLES DE SON EQUIPE.
COREY : Mary.
MARY : Salut.
CHERYL : Salut.
COREY : Tu te fais tatouer, tout à l'heure. T'oublies pas ?
MARY : Je serai là.
CHERYL : On se retrouve après le cours.
MARY : D'accord ... (Pour elles, c'est une obligation.) Ouais.
SCENE 7 - EGLISE : Mme HINKLE JOUE DE L'ORGUE TANDIS QUE LA CHORALE SE MET A CHANTER. ERIC ARRIVE. DES CE MOMENT-LA, ELLE FAIT UN FAUX PAS. PUIS ELLE S'ARRETE.
Mme HINKLE : Excusez-moi.
PUIS ELLE REPREND. ERIC SALUE LE CHEF DE LA CHORALE.
SCENE 8 - PRES DE L'ENTREE : ANNIE EST OCCUPEE A CHANGER LES SERRURES. MATT ARRIVE.
ANNIE : Tu veux surveiller Rosie et Simon pendant que je vais chercher les filles ?
MATT : Non, tu as à faire. Je vais aller les chercher. Je ne vais pas pouvoir rester enfermé.
ANNIE : Tu resteras aussi longtemps que tu en auras besoin.
MATT : Franchement, après un après-midi avec Simon et Rosie, ce que j'ai besoin, c'est de sortir de la maison.
ANNIE : Tu en es sûr ?
MATT : J'ai perdu trois parties de bataille contre l'ami imaginaire de Rosie.
ANNIE : Hoowie triche. Tout le monde sait ça.
MATT : Hum ... j'ai appelé l'assistance aux victimes et j'ai eu un des conseillers.
ANNIE : Ca t'a fait du bien ?
MATT : Oui, déjà le simple fait d'appeler. On peut y aller ensemble, si tu veux.
ANNIE : Je serai ravie d'y aller, si tu y tiens vraiment. Je ferai tout pour te permettre de surmonter cette épreuve.
MATT : Oui, je sais. Mais si je le fais seul, je crois que ce sera beaucoup mieux. Bon, maintenant, je vais aller chercher les filles.
MATT S'EN VA.
SCENE 9 - CHAMBRES DES PARENTS : PENDANT LA NUIT, ERIC ET ANNIE SONT EN TRAIN DE DISCUTER.
ANNIE : Matt est allé parler avec les gens du Programme de Soutien aux victimes.
ERIC : Comment ça s'est passé ?
ANNIE : Bien, il est allé chercher les filles à l'école, cet après-midi.
ERIC : Ah ! Mais c'est un progrès, étant donné les circonstances, non ? (Il se joint au lit.)
ANNIE : Oui.
ERIC : Et toi ?
ANNIE : Euh ... j'aimerais que tu cesses de t'inquiéter pour moi. Je ne sais pas. Peut-être que ça ne m'a pas affecté autant parce que je suis plus vieille, mais quoi que puisse être la raison, je vais bien.
ERIC : Tant mieux. (Il examine le doigt sans alliance.) Il faudra faire quelque chose pour ça.
ANNIE : Oui, le carnet de chèque me dit qu'il faut attendre le mois prochain pour ça. Comment ça s'est passée, ta journée ?
ERIC : Euh ... tes soupçons étaient fondées. Le Maître de Chapelle veut que je renvoie Mme Hinkle.
ANNIE : Hm ...
ERIC : Je n'avais pas remarqué que sa manière de jouer avait pris ... un tour aussi inhabituel.
ANNIE : Hm ... c'est parce que toi, tu écoutes avec ça. (Ils s'embrassent.) Je vais descendre dans la cuisine et me faire un petit casse-croûte. Qu'est-ce que tu veux que je t'apporte ?
ERIC : La même chose que toi, ce sera très bien.
ANNIE : Entendu.
ELLE SE LEVE ET SE DIRIGE VERS LA CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE.
ANNIE : Happy. Viens ... Allez ... Voilà.
ELLE PREND HAPPY ET SORT DE LA CHAMBRE. ROSIE S'EN EST APERCU.
ROSIE : Maman est sortie avec Happy.
SIMON : Hm ... mais qu'est-ce que tu fais là, toi ?
ROSIE FAIT CLIGNOTER LA BAGUE DE SIMON TANDIS QU'ANNIE DESCEND AVEC HAPPY.
ANNIE : Allez, viens avec moi, Happy.
ELLE SE MET DEVANT L'ENTREE ET PREND HAPPY DANS SES BRAS.
LE LENDEMAIN ...
SCENE 1 - EGLISE : ERIC VIENT PARLER A Mme HINKLE. LE VOYANT AUPRES D'ELLE, ELLE ARRETE DE JOUER.
Mme HINKLE : Je vous ai dérangé ? Oooh ! Je ne voulais pas vous déranger, Révérend. Je ne savais pas que vous seriez là, cet après-midi.
ERIC : Et vous ... non non non, vous me m'avez pas dérangé.
Mme HINKLE : Aaah ! Tant mieux, j'aime bien entrer discrètement ici pour m'échauffer un peu avant l'office du dimanche et Gladys Bink m'a parlé de ce qui est arrivé à Matt et à Annie. J'espère vraiment qu'elle n'a pas menti en me disant qu'elle allait bien, car ça lui arrive, parfois, vous savez. Elle est comme ça.
ERIC : Non non, Gladys n'a pas menti. Tout le monde va bien. On a eu de la chance.
Mme HINKLE : Nous avons tous besoin de chance de temps en temps.
ERIC : Oui.
Mme HINKLE : Tous les membres de mon club de bridge sont maintenant armés de bombes anti-agression. J'en ai une "grand modèle". J'ai la gachette rapide. En cas de besoin, je peux flanquer un éléphant sur le carreau.
ERIC : Espérons que vous n'aurez pas à le faire.
Mme HINKLE : Entre nous, j'ai déjà aspergé ce pauvre facteur et l'employé du gaz. Lui aussi, il est passé ... deux fois.
ERIC : Ah ! Ah ! Et dites-moi, euh ... votre bombe, vous l'avez là sur vous ?
Mme HINKLE : Non, je la prends que lorsque je vais déposer mon chèque.
ERIC : Ah ? Bien ... bien ... ça, c'est une bonne chose.
Mme HINKLE (avec un demi-rire) : Hm !
ERIC : L'idée m'est venue que peut-être ... nous devrions commencer à discuter sérieusement de votre avenir. C'est un fait que vos nombreuses années de dévouement au service de l'église ont été hautement appréciés. Par ailleurs, il serait particulièrement égoïste de notre part de ... de demander encore plus de la part de quelqu'un qui s'est tant dévoué.
Mme HINKLE : Est-ce que vous me mettez à la porte ?
ERIC : Non non, mais il faut songer à la retraite, vous ne croyez pas ?
Mme HINKLE : Evidemment, vous avez raison. Et pensez-vous que je pourrais jouer encore une fois dimanche prochain ? Ce serait mon chant du cygne, en quelque sorte.
ERIC : Bien sûr, mais je ne voulais pas dire qu'il fallait que vous partiez dimanche. Prenez votre temps. Réfléchissez. Nous en parlerons.
Mme HINKLE : Non non, dimanche, c'est parfait. Merci. (Elle l'embrasse.) Je sais que ça a été difficile pour vous.
ELLE S'EN VA. ERIC SE MET A JOUER UN AIR.
SCENE 2 - SALLE DE BAIN : SIMON A DES DEMANGEAISONS. ANNIE LUI MET DU PRODUIT DANS SON BAIN.
ANNIE : Voilà, ça devrait calmer les démangeaisons.
SIMON : C'est vrai ? Je veux dire que tu ne ferais pas une chose comme ça juste pour me faire une blague ?
ANNIE : Personne ne désire plus que moi que tu retournes à l'école.
SIMON : Merci, maman.
ANNIE (ouvrant la porte) : Mary et moi, on va faire des courses. On sera revenu dans quelques minutes.
SIMON : Tu peux me rapporter quelque chose ?
ANNIE : Tout ce que tu veux. Alors, qu'est-ce que c'est ?
SIMON : Une ampoule électrique rouge.
ANNIE : C'est comme si tu l'avais.
SIMON : Merci.
ANNIE QUITTE LA PIECE. SIMON MET TOUT LE PRODUIT DANS L'EAU.
SIMON (voyant Happy se cabrer) : Si ça te démange, tu devrais prendre un bain. Je te laisse rentrer la première.
SCENE 3 - EGLISE : JIMMY REND VISITE A ERIC POUR DEMANDER LE RUPTURE AVEC LUCY.
ERIC : Tiens ! Qu'est-ce qui t'amène ? Tout va bien ?
JIMMY : Oui, je voulais seulement parler avec vous, une minute.
ERIC : Euh ... je t'écoute.
JIMMY : Ici ?
ERIC : Il m'arrive très souvent de discuter et d'écouter les gens, ici. (Jimmy s'approche d'Eric.) Alors ? Quel est le problème ?
JIMMY : Lucy dit toujours que pour aider les gens, vous êtes formidable. Et je voudrais que vous m'aidiez.
ERIC : A faire quoi ?
JIMMY : A rompre avec Lucy, officiellement.
ERIC : Je ne pense pas que t'aider à rompre avec ma fille soit le genre de chose auquel ma fille faisait allusion.
JIMMY : Je sais, mais j'ai pensé que vous pourriez trouver quelque chose à me reprocher qui serait une raison pour que Lucy cesse de me voir.
ERIC : Et de la sorte, elle serait fâchée contre moi au lieu d'être fâchée contre toi ?
JIMMY : Une conséquence bien involontaire, mais très opportune.
ERIC : Hm ... je regrette, je ne peux pas faire ça, Jimmy. Car de la rupture, euh ... fait partie d'un processus naturel. Peut-être, il faudrait que tu l'assumes.
JIMMY : Je ne peux pas faire souffrir Lucy, et vous savez bien parler.
ERIC : Je ne saurai même pas comment faire.
JIMMY : Je pensais que les voix de Dieu étaient un mystère.
ERIC : Elles le sont.
JIMMY : Eh ben, vous en connaissez, peut-être ?
SCENE 4 - PRES DU SUPERMARCHE : MARY ET SA MAMAN S'APPRETENT A CHARGER LA VOITURE. UN HOMME COURT VERS ELLES.
L'HOMME (s'approchant d'Annie) : Hé ! Excusez-moi. Vous avez oublié de prendre ce ...
ANNIE SE PRECIPITE SUR CET HOMME EN HURLANT.
ANNIE : N'approchez pas ! Allez-vous-en !
MARY : Maman !
L'HOMME : Ca va ! Ca va ! Ca va !
MARY : Maman !
L'HOMME : On se calme. Ca va ! (Cet homme n'était pas un voleur.)
MARY : Tes lunettes de soleil. Il rapporte tes lunettes de soleil. Tu les as oubliées à la caisse et il te les rapporte. Merci. Excusez-nous, monsieur. Il était derrière nous dans la file d'attente. Le type au papier toilette, tu te souviens ?
ANNIE, HONTEUSE DE SON GESTE, PLEURE DANS LA BRAS DE MARY.
MARY : Ca va aller, maman. Tout va bien. Calme-toi.
SCENE 5 - SALLE DE BAIN : SIMON LIT SON MAGASINE DANS SON BAIN.
SIMON (en criant) : Maman ! Je peux sortir ? Maman !
LUCY (devant la porte) : Elle est encore au supermarché. Elle n'est pas rentrée.
SIMON (en criant) : Appelle Matt. (Celui-ci arrive en entre dans la pièce.)
SIMON : Je peux sortir ?
MATT : Tu pourras quand tu auras perdu tous tes boutons. Tu peux, oui. Allez, tu vas prendre une douche.
SIMON : Mais j'ai pris un bain, déjà.
MATT : Dépèche-toi.
MATT FAIT SORTIR SIMON DE LA BAIGNOIRE.
SCENE 6 - CUISINE : DANS LA SOIREE, ERIC PARLE A ANNIE DE SON ATTITUDE AU SUPERMARCHE.
ERIC : J'ai appris ce qui s'est passé au supermarché.
ANNIE : J'adore ma fille, mais je trouve qu'elle parle un peu trop.
ERIC : Moi, je trouve qu'elle a bien fait de me le dire. Qu'est-ce qu'il y a ?
ANNIE SE GARDE DE LUI REPONDRE. ELLE PLEURE DANS SES BRAS.
ERIC : Dans ta bouche, "aller bien" ça veut dire "être affolée et angoissée".
ANNIE : Je pensais réellement que ça allait, et tout à coup, pouf ! C'est tombé sur moi.
ERIC : La vérité ?
ANNIE : Peut-être. Enfin ... tout ça, ça doit être ma faute.
ERIC : Quoi ?
ANNIE : Si j'avais connecté correctement les fils de haut-parleur, il ne serait pas déconnecté et on n'aurait pas eu besoin de s'arrêter.
ERIC : Des drames, ça peut arriver à n'importe qui et c'est la faute de personne. Tu le sais, ça ?
ANNIE : Tout ce que je sais, c'est que je n'arrive pas à chasser la vision de cet arme pointée sur la tempe de mon fils. Ce que je sais aussi, c'est ... qu'il suffisait alors d'un petit incident, une feuille tombant sur l'épaule de cet homme, ou une bourrasque de vent qui se serait élevé. Et cet homme aurait pu tuer mon fils.
ERIC : Tu ne dois pas penser à ce qui aurait pu être, tu dois penser à ce qui est.
Matt va bien, toi aussi. Dieu veillait sur vous, ce soir-là et il continuera de veiller sur vous.
ANNIE (pleurant) : Tu as raison. Je sais que tu as raison. Mais je suis terrorisée. Je ne pourrais pas m'en empêcher.
ANNIE CONTINUE DE PLEURER SUR L'EPAULE D'ERIC. DISCRETEMENT, SIMON SE MET A LES OBSERVER.
SCENE 7 - SALLE A MANGER : PEU DE TEMPS APRES, IL VIENT EN PARLER A MATT.
SIMON : Maman a eu peur. Je croyais que maman et papa n'avaient jamais peur.
MATT : Alors, tu avais tort, parce qu'elle a eu peur et moi aussi.
SIMON : Pourquoi elle a dit qu'elle n'avait pas eu peur ?
MATT : Je ne sais pas. Peut-être qu'elle a pensé que ça t'affolerait et qu'elle voulait éviter ça.
SIMON : J'aurai pu encaisser.
MATT : Oui, mais maman ne le savait pas.
SIMON : Tu lui diras, s'il te plaît ?
MATT : Dis-le toi-même.
SIMON : Je suis désolé de ce qui est arrivé.
MATT : Merci. Mais je ne partage pas ça avec toi. (Matt frappe doucement Simon. Il entend gémir Happy ?) Qu'est-ce qui lui prend ?
SIMON : Oooh ! Happy essaie à tout prix de me convaincre qu'elle a aussi de la varicelle.
MATT : C'est peut-être des puces.
SIMON : Je peux attraper ça ?
MATT : Oui.
SIMON : Oh non ! C'est le bouquet.
SCENE 8 - CUISINE : TOUT A COUP LE TELEPHONE SONNE.
ANNIE : J'y vais. (Elle décroche.) Allo !
McGUIRE : Mme Camden, ici l'agent McGuire. Je suis navré d'appeler si tard, mais on a des hommes ici en garde à vue. On devrait savoir si Matt et vous, vous pourriez venir demain matin pour les identifier.
ANNIE : Il n'y a pas de problème. (Elle raccroche.)
ERIC : Qui c'était ?
ANNIE (mentant) : Euh ... c'était une erreur.
ERIC (trouvant ça louche) : Hum ...
LE LENDEMAIN ...
SCENE 1 - LIVING : CE JOUR-LA, ERIC ENUMERE LES TACHES QU'IL VA EFFECTUER PENDANT LA JOURNEE.
ERIC : Alors, aller au nettoyage. Retirer de l'argent, parler avec Lucy. (Annie arrive.)
ANNIE : De quoi ?
ERIC : Rien. Je me suis fait une petite liste.
ANNIE : Oui, ça, j'avais compris. Tu dois parler de quoi, avec Lucy ?
ERIC : Aaah ! Je vais jouer les messagers. Jimmy a décidé de rompre avec elle. Je le tiens de Jimmy lui-même.
ANNIE : Eh bien, je ne sais pas ce qu'il t'a dit exactement, mais ... reste en dehors de ça.
ERIC : C'est seulement pour lui épargner un chagrin inutile. Rien de plus.
ANNIE : Et tu penses que d'apprendre par son père que son petit copain veut rompre sera moins pénible et moins humiliant ?
ERIC : Je sais parler aux gens.
ANNIE : Non, pas en ce moment.
ERIC : Mais ... tu t'inquiètes pour rien, voyons. J'ai un don pour ça. Regarde comme ça s'est bien passé avec Mme Hinkle.
LUCY (en pleine discussion) : Papa.
ANNIE : Ecoute, Mouflette partait à la retraite. Elle n'allait pas apprendre que son premier vrai petit copain allait rompre avec elle. (Lucy arrive.)
LUCY (à Eric) : On y va.
ERIC : Oui, oui. En route.
ERIC ET LUCY SORTENT DE LA MAISON. CETTE HISTOIRE INQUIETE BEAUCOUP ANNIE.
SCENE 2 - CHAMBRE DE SIMON ET ROSIE : SIMON EST EN TRAIN D'ESSAYER L'AMPOULE ROUGE.
SIMON : Alors, qu'est-ce que t'en penses ? (Aucune réponse) Attends ! Tu n'as pas vu les autres lampes ? (Il éclaire la pièce qui diffuse que de la lumière rouge.) Pas mal, non ?
ROSIE : Une minute.
SCENE 3 - ARRIERE-COUR : ANNIE S'OCCUPE DE PLANTER DES TULIPES. JIMMY ARRIVE.
ANNIE : Bonjour, Jimmy. Alors, quoi de neuf ?
JIMMY : Rien de spécial. Je suis passé à tout hasard pour voir Lucy.
ANNIE : Elle n'est pas là. Elle est partie, il y a un moment, pour parler avec son père.
JIMMY : Ah ! Des tulipes "Queen Anne". Elles seront belles.
ANNIE PROPOSE A JIMMY DE L'AIDER.
JIMMY : Il vous a mis au courant ? (Annie fait oui de la tête.) Vous permettez que j'attende que Lucy revienne ?
ANNIE : Bien sûr.
ERIC ET LUCY ARRIVENT. EN ENTENDANT OUVRIR LE PORTAIL, JIMMY ET ANNIE SE RETOURNENT. CETTE DERNIERE ABANDONNE SES ACTIVITES.
ERIC (à Jimmy) : Je ne pense pas que nous soyons prêts à parler avec toi, Jimmy.
ANNIE : Eric, viens avec moi. Vous deux, on vous laisse.
ERIC ET ANNIE RENTRENT A LA MAISON.
SCENE 3 - CUISINE : MATT UN APPEL DE LA POLICE.
MATT : Oui, d'accord. Merci.
IL RACCROCHE. ERIC ET ANNIE ARRIVENT.
MATT : Maman, on devait aller à une identification au poste de police, ce matin. C'était euh ... l'agent McGuire qui se demandait où on était. Il a appelé, hier soir.
ANNIE : En effet, je ... euh ...
ERIC : T'as oublié ?
ANNIE : Non.
ERIC : Je vais prévenir Mary qu'on va s'absenter un moment.
MATT : Je sors la voiture.
SCENE 4 - ARRIERE-COUR : LUCY ET JIMMY FONT LE TRAVAIL D'ANNIE ET EN MÊME TEMPS DISCUTENT.
LUCY : Je ne sais pas. La rupture avait quelque chose de bon. Ca m'a au moins permis de réfléchir.
JIMMY : Pourquoi ?
LUCY : A nous deux, de la façon d'être ensemble. C'est vrai. Au moment où ça accroche entre nous, tu cherches mon père de me dire que tu veux rompre.
JIMMY : Ce n'était pas une bonne idée. Je sais. Lucy, oublie les mots blessants que ton père a utilisés pour essayer de te faire de la peine à ma place. Je ne veux pas rompre.
LUCY : Vraiment ?
JIMMY : Hu-hum. J'ai aussi retiré ma candidature. Notre relation est bien plus importante.
LUCY : Notre relation, Jimmy ? (Jimmy fait oui de la tête.) Je me retire aussi.
ILS FINISSENT PAR SE TENIR LA MAIN.
JIMMY : Je t'appelle demain.
LUCY : D'accord.
SCENE 5 - POSTE DE POLICE : ERIC ET SES PARENTS ESSAIENT D'IDENTIFIER LE VOLEUR. SIX HOMMES SE PRESENTENT AU POSTE.
Sgt. MICHAELS : Vous reconnaissez une de ces personnes ?
ERIC : Prenez votre temps.
ANNIE (après un long moment d'observation) : Je suis désolée. Je ne le savais pas jusqu'à cet instant mais je n'ai pas vraiment regardé cet homme.
Sgt. MICHAELS : Et vous, jeune homme ?
MATT : Je regrette.
ERIC : Vous avez fait ce qu'il y avait de mieux à faire. Si vous l'aviez regardé de plus près, l'homme aurait pu s'imaginer que c'était pour mémoriser son visage.
Sgt. MICHAELS : Vous avez raison, Révérend.
MATT : Oui, mais en se protégeant, on laissera peut-être un coupable sortir d'ici et refaire la même chose à d'autres gens. Ils n'auront peut-être pas notre chance. (Ils s'apprêtent à quitter le poste.)
McGUIRE : Merci d'être venus, en tout cas.
ANNIE : Je vous en prie, excusez-moi pour la petite confusion de ce matin.
McGUIRE : Non, ça arrive. D'ailleurs, beaucoup plus souvent qu'on ne le pense.
ANNIE : Ah ...
LES TROIS PERSONNES QUITTENT OFFICIELLEMENT LES LIEUX.
SCENE 6 - ARRIERE-COUR : MARY EST EN TRAIN DE JOUER AU BASKET. MATT ARRIVE.
MARY : Alors ? Qu'est-ce que ça a donné ?
MATT : Rien. Je n'ai pas réussi à l'identifier.
MARY : Je suis désolée.
MATT : Moi aussi. (Il regarde le tatouage de Mary.) Non, ce n'est pas vrai. Tu l'as quand même fait ?
ALORS QUE MARY EST SUR LE POINT DE LUI MONTRER SON TATOUAGE, ERIC ET ANNIE ARRIVENT.
ERIC : C'est curieux. Tu ressembles à notre fille et ça, ça ressemble à un tatouage.
MARY : Ecoute, ...
ANNIE : Et pourtant, on t'avait défendu de faire ce genre de chose.
ERIC : Je n'arrive pas à croire que tu aies pu faire ça dans notre dos.
MARY : Mais ...
ANNIE : Mais tu n'as donc aucun respect envers nous.
ERIC : Tu as vraiment décidé de passer outre à tout ce que nous disons ?
MARY : Non. Justement. Pas tout. Regardez ... ça part avec la transpiration. Toutes les filles allaient le faire, alors j'ai pensé que ce serait un bon compromis.
CE TATOUAGE N'ETAIT QU'UN FAUX. ILS SE SONT FAIT ATTRAPER.
ERIC : Tiens, c'est curieux. Je ... me sens vieillir d'un coup.
ANNIE (en criant) : Mary ! (Elle court vers elle.)
MARY : Je suis navrée de vous avoir ennuyé avec ça.
ANNIE : Non non, je sais, mais attends.
TOUT A COUP, ELLE SE MET A PENSER A L'AGRESSION DE L'AUTRE JOUR EN PLEINE NUIT. EFFECTIVEMENT, ANNIE A PU REMARQUER QUE LE VOLEUR AVAIT UN TATOUAGE SUR SON AVANT-BRAS, UN SERPENT.
ANNIE : C'est ça ! Il avait un tatouage.
ERIC : Quoi ?
ANNIE : L'homme qui nous a agressé, il avait un tatouage.
SCENE 7 - POSTE DE POLICE : APRES QU'UN INDICE SUPPLEMENTAIRE AIT ETE RELEVE, MATT ET SES PARENTS SE RENDENT A NOUVEAU AU POSTE DE POLICE. CES MEMES HOMMES S'Y PRESENTENT.
ANNIE (aux policiers) : S'il vous plaît, pourriez-vous leur demander de relever leurs manches ?
Sgt. MICHAELS : Approchez un peu et retroussez vos manches en étendant les avant-bras devant vous.
APRES CES INSTRUCTIONS, ANNIE ET MATT SONT PARVENUS A IDENTIFIER LE VOLEUR.
ANNIE : C'est lui. Le numéro 4.
McGUIRE : Vous en êtes sûre ?
ANNIE : C'est le tatouage.
MATT : Oui, c'est lui.
McGUIRE : Vous en témoignerez sous serment ?
ANNIE : Oui.
SCENE 8 - EGLISE : LA FAMILLE CAMDEN SE RENDENT A L'EGLISE. SIMON RENCONTRE DES HOMMES AVEC QUI IL PARLE SANTE.
Mr. FITZPATRICK : Il a dit que c'est une insolation. Mais je sais parfaitement reconnaître une attaque cardiaque.
Mr. LARSON : Je me suis gratté la jambe et le médecin a découvert que c'était un zona.
SIMON : Ce qui est bon pour ça, c'est la farine de maïs.
Mr. LARSON : Vraiment ?
SIMON : Oui, je suis en train de me remettre de la varicelle. Je sais de quoi je parle, vous savez. C'est ma mère qui me l'a indiqué. Elle est très forte pour ça.
UN VIEIL HOMME : Je suis sûr que ta mère s'y connait bien plus en prostate que nos blanc-becs de médecin.
SIMON : Bien sûr, je lui en parlerai, ce soir à table.
ERIC ET Mme HINKLE SE RETROUVENT.
ERIC : C'était superbe. Vous savez, Mme Hinkle, vous pouvez rester aussi longtemps qu'il vous plaira.
Mme HINKLE : Je sais. Et c'est ce que j'ai fait. Ca vous a pris du temps pour me flanquer dehors. Je n'ai pas envie de vous faire revenir sur votre décision.
ERIC : Pardon ? Je ne comprends pas.
Mme HINKLE (en riant) : J'ai envie de retrouver ma liberté depuis plusieurs années, Révérend. Il m'était impossible d'abandonner l'église de cette façon. J'aurais été damnée. M'être renvoyée de l'église, c'était une autre affaire. Je passerai déposer mes clés, vendredi après-midi.
ERIC : Je serai là.
Mme HINKLE : Je sais. Vous êtes toujours à votre bureau, le vendredi après-midi. (Elle le prend dans ses bras.) Pas mal pour une vieille dame qui porte des moufles, vous ne croyez pas ?
ERIC : Pas mal du tout.
SIMON VIENT VOIR SON PAPA.
SIMON : Papa.
ERIC : Oui.
SIMON : Je peux te parler, une minute ?
ERIC : Euh ... oui, bien sûr.
SIMON : Je voudrais que tu m'aides à faire quelque chose.
ERIC : Quoi ? C'est pour des faux papiers, un faux passeport ?
SIMON : Non, papa, pas cette fois.
ERIC : Ah bon, ben, je t'écoute, alors.
D'AUTRE PART, MATT VIENT PARLER A ANNIE.
MATT : Maman, je raccompagne les filles à la maison.
ANNIE : Bien sûr, mais ... tu ne ramènes pas ton frère ?
MATT : Pour l'instant, il est dehors avec des hommes en train de parler prostate. Tu ne l'oublieras pas ?
ANNIE : Non, ça risque pas.
MATT : On a rendez-vous avec un conseiller du Programme de Soutien aux Victimes.
ANNIE : A trois heures.
MATT : Oui, à trois heures.
MARY : On y va.
ANNIE : A tout de suite.
MARY : A tout à l'heure.
MATT : Ne tardez pas.
ERIC : Promis.
ROSIE : A tout de suite, papa. (Les quatre enfants Camden s'en vont.)
ERIC : Je me dépêche.
ERIC ET ANNIE SE RETROUVENT.
ERIC : Euh ... un de mes amis m'a donné quelque chose pour que tu n'aies plus peur. (Il lui enfile à son doigt la bague clignotante rouge.) Voilà. Jamais plus peur. De cette façon, on verra de loin que ton coeur n'est plus à prendre, en attendant ... de remplacer ton alliance. (Pendant leurs étreintes, Simon arrive.)
ANNIE : Je t'aime.
ERIC : Moi aussi, je t'aime.
FIN DE L'EPISODE
Fait par Engelsnad