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#409 : Réparations

Après qu'Eric ai reçu un mysterieux chèque de 20 000$, il apprend que ce cadeau vient d'une paroissienne qui était dans un camps de concentration pendant la deuxième guerre mondiale. Quand il entend que cette femme n'a jamais pu se remettre de cette experience d'internement, Eric l'aide à mettre un terme à cette souffrance. Ruthie apprend une leçon sur la signification de l'amitié après avoir corrompu une camarade. Shana et Matt ont un problème de communication à propos de la lessive qui met temporairement leur relation en peril. Simon est attristé par l'injustice dans le monde et Mary se rend compte qu'elle n'a plus le même statut à l'école. 

 

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Popularité


3.75 - 4 votes

Titre VO
Dirty Laundry

Titre VF
Réparations

Première diffusion
22.11.1999

Photos promo

Matt Camden (Barry Watson) & Shana Sullivan (Maureen Flannigan) dans la cuisine

Matt Camden (Barry Watson) & Shana Sullivan (Maureen Flannigan) dans la cuisine

Lucy (Beverley Mitchell) & une amie au lycée

Lucy (Beverley Mitchell) & une amie au lycée

Lucy Camden au lycée

Lucy Camden au lycée

Mary Camden (Jessica Biel) & Lucy dans les couloirs du lycée

Mary Camden (Jessica Biel) & Lucy dans les couloirs du lycée

Ruthie Camden (Mackenzie Rosman) avec l'un des jumeaux

Ruthie Camden (Mackenzie Rosman) avec l'un des jumeaux

Eric Camden (Stephen Collins) & Sachiko Ishida (Takayo Fischer) en train de parler

Eric Camden (Stephen Collins) & Sachiko Ishida (Takayo Fischer) en train de parler

Eric Camden, Sachiko Ishida & Henry Muranaka (Makoto Iwamatsu) en train de discuter

Eric Camden, Sachiko Ishida & Henry Muranaka (Makoto Iwamatsu) en train de discuter

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Écrit par
Réalisé par

Avec

Guests :

  • Takayo Fischer ..... Sachiko Ishida  
  • Makoto Iwamatsu ..... Henry Muranaka 

SCENE 1 - CUISINE / BUREAU DE L'EGLISE : ANNIE TELEPHONE A ERIC.

ERIC (en décrochant) : Allô ?

ANNIE : Je ne voudrais pas te déranger, mais ça fait trois fois cette semaine qu'on repousse notre balade parce que tu files à ton bureau pour soi-disant une minute et ça dure une heure.

ERIC : Bon. J'arrive tout de suite.

ANNIE : Tu sais que je t'aime ?

ERIC : Mais moi aussi, je t'aime.

TANDIS QU'ANNIE EST SUR LE POINT DE RACCROCHER, ROSIE VEUT AVOIR LE TELEPHONE. ELLE ATTEND UN APPEL.

ANNIE : Une minute !

QUANT A ERIC, IL PREND UNE ENVELOPPE GLISSEE SOUS LA PORTE. ANNIE LUI TELEPHONE A NOUVEAU. COMME PERSONNE NE REPOND, ELLE EST CONVAINCU QU'ERIC VA BIENTÔT RENTRER.

ANNIE : Oui ! (Elle passe le téléphone à Rosie.)

ROSIE : Merci.

CELLE-CI RECOIT MAINTENANT UN APPEL DE SES DEUX AMIES, CHLOE ET NINA.

ROSIE : Allô ?

CHLOE : Salut, Rosie.

NINA : Bonjour.

ROSIE : Est-ce que vous êtes chez Chloé ?

CHLOE : Non, c'est une discussion à trois. Est-ce que t'as ce système chez toi ?

ROSIE : Non.

CHLOE : Qu'est-ce que tu racontes ? Tout le monde a ça. C'est cool. Il faut que t'essaies si tu veux qu'on soit de bonnes amies. Tu ne veux pas qu'on soit amies ?

ROSIE : Euh ... si, bien sûr.

CHLOE : Bon. Alors, aide-nous à nous débarrasser de Sarah. Elle ne peut pas nous suivre partout parce que qu'elle est tout à fait nul, tu sais.

NINA : Oui et on ne peut pas être vue avec cette gourde, sinon tout le monde pensera que nous aussi on n'est que des nulles.

CHLOE : Alors, t'as envie de nous aider ?

ROSIE : Bien sûr. (Rires.) C'est vrai, quoi. On est amies, non ?

CHLOE : C'est exact. On se voit demain à l'école. Hé ! T'oublies pas, hein ?

NINA : Oui, on compte sur toi.

LES TROIS FILLES RACCROCHENT.

 

SCENE 2 - CHAMBRE DE SIMON : SIMON EST PLONGE DANS SA LECTURE, PUIS DANS SES PENSEES. ROSIE ARRIVE.

ROSIE : Qu'est-ce qu'il y a ? T'as envie de chialer ou quoi ?

SIMON : Non, je n'ai pas envie de chialer, mais je réfléchis. Je viens de lire un bouquin vraiment terrible.

ROSIE : Pourquoi ?

SIMON : J'ai dû le lire. C'est exigé par l'école.

ROSIE : Pourquoi on te fait lire d'horribles bouquins ? C'est dingue, ça ! Est-ce qu'il sera à cours de bons bouquins dans ta classe ?

SIMON : Disons que ce n'est pas terrible, mais c'est terriblement triste et on y parle de personnes qui font des choses affreuses et au dernier chapitre, Johnny meurt après avoir sauvé courageusement des mômes d'un incendie.

ROSIE : Au moins, ça t'apprendra à ne pas jouer avec des allumettes.

SIMON : Non, ce n'est pas ce que ça t'apprend.

ROSIE : Mais alors, qu'est-ce que ça t'apprends ? A ne pas secourir les autres enfants ?

SIMON : Non. Euh ... eh bien, les leçons à tirer sont beaucoup plus compliquées que ça et je n'ai pas le temps de t'expliquer parce que j'ai un rapport à rédiger.

ROSIE : Eh ben, je crois que tu devrais t'y mettre et vite fait.

SIMON : Ouais.

 

SCENE 3 - CUISINE : MATT ET SHANA ARRIVENT AVEC LEUR LINGE SALE PENDANT QU'ANNIE FAIT DU REPASSAGE.

SHANA : Je ne crois pas qu'on devrait amener toute notre lessive, ici. Je ne trouve pas ça bien.

MATT : Oh ! Ne t'inquiète pas pour ça. Ma mère n'en a rien à faire.

ANNIE : Oui, il a raison.

SHANA : C'est très gentil de votre part, mais vous faites la lessive pour six enfants et deux adultes et je trouve que c'est trop si on amène notre linge sale, ici.

ANNIE : Oooh ! Ne sois pas idiote. Ma ... ma machine à laver peut servir à tous. J'ai gardé deux morceaux de gâteau au fromage dans le frigo.

ANNIE MONTE.

MATT : Ben tu vois, ça ne pose aucun problème.

SHANA : (Soupir.) Si, ça en pose. Je suis gênée par rapport à ça. Je regrette d'avoir accepter ça.

ERIC (en arrivant) : Ah ! Alors, on fait la lessive ?

MATT : Euh ... peut-être. Maman est en haut.

ERIC MONTE JOINDRE ANNIE.

SHANA : Je croyais qu'on devais rester tous les deux et parler.

MATT : Mais c'est ce qu'on est en train de faire. On est ici, tous les deux, on parle, on lave le linge et enuite, on sèche.

SHANA : Matt, tu ne réussiras pas à me convaincre. Je ne vais pas me laisser faire.

MATT : Tout ce que je demande, c'est que tu y réfléchisses.

MARY ET LUCY ARRIVENT DISCRETEMENT ET LES ENTENDENT DISCUTER.

SHANA : Oooh ! Mais c'est fait. Sache que j'ai déjà réfléchi et la réponse est non.

MATT : Très bien. Ce n'est pas grave. Tu ne veux pas qu'on se fasse une machine de blanc ?

SHANA : Pour te dire la vérité, je ne veux pas faire quelque chose d'aussi intime, maintenant.

MARY (à voix basse) : Il veut faire quelque chose d'intime ?

MATT : Très bien. Tu fais ton blanc d'abord et moi, je vire Mary et Lucy de cet escalier.

ELLES ARRIVENT DISCRETEMENT DANS LA CUISINE ET OUVRENT LE FRIGO.

MATT : Hum ... Ne prenez pas le gâteau au fromage, il est pour nous. Et si vous vouliez nous espionner en douce, je trouve ça mal élevé.

MARY (imitant Matt) : Il trouve ça mal élevé.

 

SCENE 4 - CHAMBRE DES PARENTS : ERIC ET ANNIE S'APPRÊTENT A FAIRE UN TOUR.

ANNIE : Simon surveillera les jumeaux pendant qu'on fera notre petite balade. (Elle aperçoit une enveloppe sur la table.) Tiens, qu'est-ce que c'est ?

ERIC : Euh ... J'ai trouvé ça glissé sous la porte de mon bureau avant de venir, mais je n'ai même pas pris le temps de l'ouvrir tellement que j'étais pressé de rentrer pour marcher avec ma chère femme.

ANNIE (en souriant) : Eh bien, je crois que ce serait le bon moment pour l'ouvrir.

ERIC OUVRE L'ENVELOPPE. IL EST TRES SURPRIS D'Y TROUVER DE L'ARGENT.

ERIC : Oh ! Je rêve ... Je rêve. C'est un chèque en faveur de l'église, un don de 20.000 dollars.

ANNIE (en lisant ce chèque) : Oui !

PUIS LEUR VIENT UN MOMENT DE REJOUISSANCE.

 

GENERIQUE

 

LE LENDEMAIN ...

 

SCENE 1 - CUISINE : SIMON PREND SON PETIT DEJEUNER TOUT EN LISANT SON JOURNAL.

ERIC (en arrivant) : Tiens ! Je vois que mon fils n'est pas vraiment affamé, ce matin et qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui t'arrive ?

SIMON : Je me sens coupable. Voilà ce qui m'arrive. C'est dur d'apprécier son petit déjeuner quand on sait qu'il y pleins de gens qui meurent de faim.

ERIC : Je vois. Tu vois ... Ah oui, ça, c'est vrai. Il y a des personnes qui meurent de faim et il y a des choses à faire pour les aider, mais personne ne se sentira plus rassassié si tu te prives, toi, de ton petit déjeuner.

SIMON : C'est un geste symbolique, c'est tout. Une façon de bien me souvenir de ce qui se passe.

ERIC : Qu'est-ce que t'as lu dans le journal, à ce propos ?

SIMON : Eh bien, je ne sais même pas par où commencer. On parle du Kossovo, des réfugiés, de la famine en Corée du Nord, d'un garçon qui s'est fait arrêter en essayant de voler une boîte de thon pour nourrir sa famille.

ERIC : Non, c'était pour son chat. Ce garçon, il ne voulait pas que sa mère sache qu'il avait recueilli un chat errant.

SIMON : Sais-tu combien de boîtes de thon il faudrait pour nourrir tous les chats errants qu'il y a dans le monde ?

ERIC : Dis donc, euh ... j'ai une très bonne nouvelle. Une de mes paroissienne vient de me remettre une grosse contribution. Ca va vraiment aider notre église.

SIMON : Et pourquoi a-t-elle fait ça ?

ERIC : Je ne sais pas, mais ... pourquoi pas ?

SIMON : C'est bien, mais peu importe l'argent que tu as, il n'y en aura jamais assez pour tout le monde, c'est tout.

IL LUI DONNE LE RESTE DE SON PETIT-DEJEUNER ET S'EN VA.

 

SCENE 2 - COULOIR : SAM ET DAVID JOUENT SEULS DANS LE COULOIR SANS ÊTRE SURVEILLES. ANNIE, SORTANT DE SA CHAMBRE, S'EN APERCOIT.

ANNIE : Rosie ! Je croyais que tu devais garder un oeil sur tes petits frères.

ROSIE (en arrivant) : Oh la la !

ANNIE : Regarde, ils sont en train de se traîner par terre. Oh ! Il ne faut pas les lâcher une seconde.

ROSIE : Je ne peux pas les surveiller à chaque seconde. La seule personne qui peut les surveiller à chaque seconde, c'est Dieu. Alors, pourquoi ne pas laisser Dieu les surveiller ?

ANNIE : Eh bien, c'est parce que ... parce que ... hum ... bon, enfin ... c'est pour ça que ... il ... qu'il a mis tout ce monde sur terre, pour qu'on se surveille les uns les autres.

ROSIE : Et moi, je suis déjà assez occupée à me surveiller moi-même.

ANNIE : Ah ! Ce n'est pas une excuse.

ROSIE AIDE SA MAMAN A PORTER LES JUMEAUX.

ANNIE (à Rosie) : Merci.

ROSIE : T'as pas idée de ce qu'est l'école de nos jours. C'est le règne du chacun pour soi. On ne peut pas être gentil avec tout le monde. Si quelqu'un essaie de sauver une personne dans un incendie, elle risque d'être brûlée ... ou carrément tuée. Et si tu sais que tu vas te faire tuer, alors pourquoi essayer de jouer les héros ?

ANNIE : Combien de sucres tu as pris, aujourd'hui ?

ROSIE : Non, c'est à cause de Simon et de son affreux bouquin. Le fait de le lire l'a carrément mis en boule et ça m'a mise de mauvaise humeur.

SOUDAIN, MARY ET LUCY ARRIVENT ET DISCUTENT ENTRE ELLES.

LUCY : Ben oui, mais il a un appartement.

MARY : Et elle, elle a son appartement, alors ...

LUCY : Ben alors, ça donne l'occasion de ... N'oublie pas le motif, hein ?

ANNIE : Le motif de quoi ?

MARY ET LUCY SE GARDENT DE REPONDRE ET PUIS S'EN VONT.

ANNIE : On en reparlera plus tard.

PUIS, ERIC ARRIVE A SON TOUR TANDIS QU'ANNIE EMMENE SAM ET DAVID AU LIT.

 

SCENE 3 - CHAMBRE DE SAM ET DAVID : DANS LA CHAMBRE, ANNIE CROISE ERIC.

ANNIE (en souriant) : Coucou ! (Rire.) Coucou ! Petit voyou ! Petit voyou ! (Rire et gazouillement.)

ERIC : Alors, ma chérie ?

ANNIE : Oooh ! J'étais en train d'observer Sam et David. Ils sont si mignons, si innocents. J'aimerais pouvoir les garder comme ça pour toujours.

ERIC : Oh oui.

ANNIE (excitée) : Alors ? Tu es allé à la banque ?

ERIC : Euh non, pas encore. Il faut que je passe d'abord au temple et que je travaille mon sermon et puis ... je voudrais demander à Sashiko de venir me voir, disons que j'aimerais lui parler un peu de ce fameux chèque avant d'aller le déposer.

ANNIE : Oh ! Mais très bonne idée. Je sais que la paroisse a vraiment besoin de cet argent, mais Sashiko est une personne âgée seule. Elle peut en avoir besoin. Qui sait ? Elle l'a peut-être gagné à la loterie.

ERIC : J'aimerais vraiment que ce soit ça, mais je commence à avoir un doute, hein ? Ce chèque me met mal à l'aise. J'ai comme un pressentiment, en fait.

ANNIE : Et tu n'as pas parlé avec Simon, j'espère ?

ERIC : Eh bien, si. Je viens de le voir.

ANNIE : Oh ! Ce garçon voit tout en noir. Il est en train de faire sombrer toute la famille dans sa mauvaise humeur.

ERIC : Essaie d'éviter ces ondes négatives, s'il te plaît.

ANNIE (pour dire oui) : Hm hm ! (Ils s'embrassent.)

 

SCENE 4 - APPARTEMENT DE MATT ET JOHN : MATT EST OCCUPE A REVISER. SHANA FRAPPE A SA PORTE.

SHANA : Tu es là ?

MATT LUI OUVRE.

SHANA : Ben alors ?

MATT : Attends, j'ai presque terminé. J'ai envie de réussir cet examen.

SHANA LUI LANCE SON LINGE.

SHANA : Je suis venue te redonner ça. C'était mélangé avec mon linge propre.

MATT : Merci, mais ce n'était pas nécessaire. J'aurais pu le reprendre plus tard.

SHANA : Plus tard ? Alors, ça, tu vois, je ne sais pas. Euh ... je ne sais plus trop où j'en suis.

MATT : Evidemment, cette histoire de lessive ajoute encore à ta confusion ? On ne va pas se perdre dans la lessive. Tu sais, je crois qu'il est temps qu'on fasse comme tous les autres couples du monde.

SHANA : Matt ! Je crois qu'on devrait calmer le jeu et peut-être voir d'autres personnes.

MATT (choqué) : Euh ... Comment ça ? Et qu'est-ce que tu veux dire par là ?

SHANA : Je trouve que cette histoire d'amour est trop forte pour moi. Ca me perturbe dans mes études.

MATT : Très bien. Ca te perturbe tellement que c'est toi qui as la meilleure moyenne.

SHANA : Je ne serai pas capable de la conserver bien longtemps si ça ne se calme pas.

MATT : Ca quoi ?

SHANA : Cette histoire d'amour.

MATT : Shana, je n'ai pas envie de voir d'autres personnes et je crois pas que t'ais envie de voir d'autres personnes pour d'autres raisons que de te débarrasser de moi.

SHANA : Bon, vous avez déjà compris toute la situation, n'est-ce pas, Docteur Freud ?

MATT : Non, je n'ai encore rien compris du tout. Tout ce que je sais, c'est que j'ai du travail et j'aimerais savoir pourquoi t'es comme ça.

SHANA : Comme quoi ?

MATT : T'es distante et complètement et dramatiquement fermée à tout ce que j'ai envie de faire. Est-ce que mes désirs doivent être occultés ?

SHANA NE SAIT PAS QUOI REPONDRE. ELLE CHOISIT DE PARTIR.

MATT : Quoi ? Oooh ! Je suis désolé, mais j'ai cet examen. Oh ! Je t'appellerai.

SHANA LUI FERME LA PORTE AU NEZ.

MATT (en hurlant) : Hé ! Ce n'est même pas mon Tee-Shirt.

 

SCENE 5 - ECOLE PRIMAIRE : PENDANT LA RECREATION, ROSIE, CHLOE ET NINA S'AMUSENT DANS LA PLAINE DE JEU.

CES TROIS FILLES (se tendant la main) : Amies pour toujours ! Vive le pouvoir des filles !

PENDANT LEURS ECLATS DE RIRE, SARAH, PEU SOURIANTE, SE DIRIGENT VERS ELLES.

SARAH : Mais qu'est-ce que vous faites ?

CHLOE : Ce ne sont pas tes oignons.

NINA : Non, c'est un secret, un secret de filles. Et toi, t'es pas une fille.

SARAH : Je suis aussi une fille.

CHLOE : Ah ! Ca, je ne crois pas. T'es qu'un petit oiseau.

NINA : Oui, t'es qu'un oiseau tout maigre qui ne sait rien faire. Envole-toi, petit oiseau tout maigre !

CHLOE : Oui, t'as rien à faire ici.

SARAH (en colère) : J'en ai marre, là ! Ca suffit !

NINA : Oh ! Pauvre petit oiseau ! Qu'est-ce que tu vas faire ? Tu veux pleurer ? Cui cui cui !

CHLOE : Cui cui cui cui cui cui !

MAIS ROSIE SE SENT INCAPABLE DE PRENDRE LA DEFENSE DE SARA. VOILA QU'ELLE L'A FAIT PLEURER.

 

SCENE 6 - LYCEE : TAMMY ET UNE AUTRE FILLE PARLENT D'UNE FÊTE A LAQUELLE LUCY SERA INVITEE.

TAMMY (à une fille) : Hé ! Janice vient de me parler de cette super-fête qu'il y a ce week-end pour l'équipe de basket masculine. T'es au courant, j'espère ?

LUCY EST PRES DE CES DEUX FILLES. ELLE ENTEND TOUT.

FILLE : Je crois que toute l'école veut y aller. Tout le monde veut leur témoigner son soutien après la débâcle de l'équipe des filles.

TAMMY : Beuh ! Toutes ces filles sont lamentables. D'abord, elles bousillent carrément leurs études et ensuite, elles se mettent à tout casser dans le gymnase. C'est stupide, tout ça.

FILLE : Oui, je sais. L'image de toute l'école en a pâti.

LA PORTE DU CASIER DE LUCY SE FERME BRUTALEMENT. ELLE INTERVIENT DANS LEUR DISCUSSION.

LUCY : Hé ! Doucement, là ! Vous êtes en train de parler de ma soeur ?

FILLE : Mais qui c'est, ta soeur ?

LUCY : Mary Camden. Elle était leur capitaine.

TAMMY : Désolées. On ne le savait pas. On n'avait pas l'intention de te vexer. On t'aime bien.

FILLE : C'est vrai. T'es plutôt gentille ... et très maligne. T'as rien à voir avec ta soeur. Tu devrais venir à cette fête.

TAMMY : Ouais ! Ce serait génial. Mais surtout, ne viens pas avec ta soeur. Ce n'est pas pour te vexer, mais les joueuses de basket sont officiellement exclues.

LUCY : Sans vous vexer, les copines, ça m'étonnerait beaucoup. (Elle s'en va.)

FILLE : Lucy a l'air en forme, cette année. Dommage qu'elle ait une soeur aussi tarte.

MARY ARRIVE A LA FIN DE CETTE DISCUSSION. ELLE CHERCHE LUCY.

MARY : Vous avez vu ma soeur, Lucy ?

CES DEUX FILLES REPONDENT PAR DES SIGNES.

MARY : Merci.

AUSSITÔT QUE MARY REPART A LA RECHERCHE DE LUCY, TAMMY ET SA CAMARADE SONT OCCUPEES A SE MOQUER D'ELLE.

 

SCENE 7 - EGLISE : SASHIKO REND VISITE A ERIC. ELLE FRAPPE A LA PORTE.

ERIC (en se levant) : Oh ! Je vous remercie d'être passée me voir, Sashiko. (Ils se serrent la main.)

SASHIKO : Je ne pensais pas que le fait de donner de l'argent poserait un tel problème, Révérend. Et je croyais que l'église aurait besoin de cet argent.

ERIC : Ouais. Je crois, oui. C'est ... c'est une chose dont on a toujours besoin et je tiens à vous remercier.

SASHIKO : Mais il semble même y avoir un problème.

ERIC : Eh bien, disons que ... c'est un très gros chèque et je voulais être sûr qu'il ne s'agissait pas d'une erreur. 20.000 dollars, c'est une très grosse somme d'argent.

SASHIKO : Oui, c'est exactement le montant.

ERIC : Ah ! 20.000 dollars ?

SASHIKO : Si j'ai toujours gardé cet argent, c'est parce que je ne savais pas vraiment quoi en faire. Il s'agit de ... de la réparation versée par le gouvernement américain. Quand j'étais enfant, ma famille fut conduite dans un camp d'internement pendant la guerre. On a vécu dans une écurie avant de se faire transférer dans ce camp d'internement, alors que pendant ce temps-là, mon frère se battait dans le 424ème de cavalerie pour ce même pays qui nous avait mis en camp d'internement. Mes parents avaient perdu leur exploitation agricole et après la guerre, mon père est revenu de ce fameux camp complètement brisé. Ma mère a dû travailler pour faire vivre toute la famille. Mes parents sont morts longtemps avant que cette réparation soit versée. Comme eux, la plupart des personnes qui ont souffert, qui méritaient cet argent du malheur, ne sont plus en vie  aujourd'hui. Je ne veux pas de cet argent. Il est plein de sang. L'argent ne peut effacer ce qui a été fait. Restaurer les droits, la dignité, le respect ... Ce que je veux, c'est m'en débarrasser car je n'ai surtout plus envie de parler de ça. C'est terminé. (en pleurant) S'il vous plaît, acceptez cet argent.

ERIC SE MET A REFLECHIR PENDANT UN MOMENT.

 

SCENE 8 - BUREAU : UN INSTANT PLUS TARD, ERIC LIT DES LIVRES SUR LES CAMPS D'INTERNEMENT. ROSIE ARRIVE.

ROSIE : Qu'est-ce que tu fais ?

ERIC : Oh ! Je consulte un ouvrage sur les camps d'internement.

ROSIE : Ah oui ! J'ai envie d'aller au camps d'été, cette année.

ERIC : Hum ... Non non non. Non, le camp d'internement est un endroit où personne n'a envie d'aller un jour.

ROSIE : Pourquoi ?

ERIC : Ce genre de camp est terrible. Pendant la deuxième guerre mondiale, quand on était en conflit avec le Japon, notre gouvernement pensait que toute personne étant japonaise d'origine et vivant ici pouvait être un danger pour l'Amérique. Le gouvernement de l'époque pensait que tous ces gens pouvaient être des espions risquant de donner des renseignements à l'ennemi et on a pris tous les Japonais de ce pays, même de ceux qui étaient venus au monde ici et on les a parqués dans ces camps où ils étaient enfermés, comme s'ils étaient en prison. Et on leur a pris tout leurs bien. Beaucoup d'Américains pensaient que ce n'était pas bien, mais ils n'ont jamais rien dit parce que ils avaient bien trop peur que les gens pensent qu'ils étaient du côté de l'ennemi.

ROSIE : Et tous ces gens n'avaient pas d'amis pour les aider ?

ERIC : Si, je suis sûr qu'ils avaient pleins d'amis, mais personne n'est parfait. Chez les humains, il n'y a pas que la force, il y a aussi, hélas, beaucoup de faiblesse. Trop de gens ont peur de faire ce qui est juste ou de s'adresser à des gens comme nous. Ce qui s'est passé était ignoble et le gouvernement a fini par admettre qu'il avait fait une terrible bêtise, qu'il avait violer les droits de la constitution et il a décidé de donner de l'argent à ces Japonais. C'était une façon de faire des excuses, une sorte de réparation financière.

ANNIE (en arrivant et en s'adressant à Rosie) : Je viens de parler avec ta maîtresse, Rosie. Il semble que toi et tes amies aient fait pleurer une petite fille à l'école, aujourd'hui. Je crois que tu as quelques explications à donner.

ROSIE : Sarah n'est pas dans notre groupe. Pour notre réputation, ce n'est pas très bon si on la voit trop avec nous. Je sais que Chloé et Nina n'auraient pas dû la traiter de tous les noms, mais qu'est-ce que je pouvais faire ? Je suis un être humain. J'ai eu un moment de faiblesse.

ANNIE : Je ne considère absolument pas ça comme une excuse.

ROSIE : Je lui donnerai bien de l'argent pour effacer tout ça, mais je n'ai pas d'argent.

ANNIE : Je suis surprise d'entendre ça. Tu sais que l'argent ne résout pas tous les problèmes.

ROSIE : Et si le gouvernement le fait, c'est que ça doit bien aider.

ERIC : Hein ?

ANNIE : Non, ça n'aide pas. Je veux que tu ailles faire des excuses à Sarah dès demain.

ROSIE : Hé ! Je ne lui ai rien dit du tout.

ANNIE : Ca n'est pas bien. Ca n'est pas bien du tout. Est-ce que ça te ferait plaisir d'être à sa place ?

ROSIE : Mais si je fais des excuses à cette fille, je vais me retrouver à sa place. (Elle s'en va.)

ANNIE : (Soupir.) Elle n'avait pas à dire ça.

ERIC : Mais je ne lui ai rien dit, moi.

ANNIE : Oui, mais tu aurais pu.

ELLE QUITTE LA PIECE.

 

SCENE 9 - CUISINE : MATT SORT UN TAS DE NOURRITURE DU FRIGO.

ANNIE : Tu manges pour deux, maintenant ?

MATT : J'ai dépensé une énergie folle, aujourd'hui. Un exam et une grosse dispute avec Shana, mais elle a envie de voir d'autres personnes.

ANNIE : Est-ce que tu aurais fait quelque chose qui pourrait l'amener à vouloir voir d'autres personnes ?

MATT : Mais non, je n'ai rien fait du tout.

ANNIE : Alors, c'était quoi, cette dispute ?

LUCY ARRIVE.

MATT : Ecoute, je ne sais pas si j'ai vraiment envie d'en parler, maintenant.

ANNIE : Ah bon ?

LUCY (sortant de la nourriture du placard) : Ne t'inquiète pas, j'irai manger ça ailleurs. Tu pourras parler. Cette conversation est certainement trop intime pour moi, de toute façon.

MATT (agacé par les remarques de Lucy) : Si j'habitais encore ici, t'aurais pas fait cette remarque imbécile devant maman. T'essaies de me rabaisser parce que je ne t'ai pas inclus dans une conversation qui, je te l'ai déjà dit, ne te regarde pas.

ANNIE (essayant de le maîtriser) : Matt ...

LUCY : Oh ! Je suis navrée.

MATT : Eh bien, c'est trop tard. Pourquoi, depuis que je suis parti d'ici, tout le monde me traite comme quelqu'un qui ne revient que pour manger ou faire sa lessive ? Je fais encore partie de la famille. Et je suis encore ton grand frère, ce qui me donne le droit de te sermonner. Alors, écoute-moi bien, ma vie privée, ça reste ma vie privée.

LUCY, SOUS LE CHOC, QUITTE LA PIECE EN COURANT.

MATT : Je n'ai aucune excuse à lui faire.

ANNIE : Très bien. Mais peut-être qu'un jour, tu devrais lui parler.

MATT : Peut-être, mais son commentaire était tout à fait déplacé parce que ma vie privée, c'est ma vie privée.

ANNIE : Ah ! Je peux le comprendre, mais maintenant, le mot intimité est devenu si sensible à tes yeux. Tu veux vraiment qu'on te parle de ta vie privée ou quoi ?

MATT : Non. Pour l'instant, ce que je veux, c'est manger.

ANNIE : Très bien.

MATT : Je ... je nettoierai quand j'aurai fini.

ANNIE : Très bien. Très bien.

MATT SOUPIRE.

 

SCENE 10 - CHAMBRE DE MARY ET LUCY : LUCY PLEURE AUPRES DE MARY. CELLE-CI NE LA RECONFORTE PAS VRAIMENT.

LUCY : Matt ne m'avait jamais crié dessus comme ça.

MARY : C'est pas bien grave.

LUCY : Si, ça l'est pour moi. Je trouvais ça très blessant.

MARY : Alors, tu n'avais qu'à ne rien lui dire. Tu l'as bien cherché, n'est-ce pas ?

LUCY : Mais il me laisse en dehors de la conversation.

MARY : Tu n'aimes pas qu'on te rejette, toi ?

LUCY : Comment pourrais-tu savoir ce que c'est que d'être rejetée, toi ?

MARY : Je suis persona non grata, au cas où tu ne l'aurais pas remarqué.

LUCY : Toi, tu as été dans le groupe de tête toute ta vie. T'as été Miss Grande Athlète, Miss Basket, Miss Popularité tout au long de tes études. Crois-moi, tu n'as pas idée de ce que c'est que d'être rejetée.

MARY : Est-ce que tu rigoles ? Tu sais pourquoi je me suis lancée dans le basket au départ ? J'avais déjà l'air d'une sorte de géant bien avant d'arriver dans les grandes classes. Tous les autres se moquaient de moi, me traitaient de grande bringue. Alors, j'ai dû faire quelque chose. Je me suis lancée dans le sport et j'ai utilisé ma taille au lieu de me poser en victime. Je suis devenue une athlète au lieu d'aller pleurnicher sur ma différence. Et après tout ce dur travail, je ne suis plus rien, maintenant. Je ne suis plus que la grande bringue déchue qui n'a fait que décevoir tout le monde et je suis en train de payer ça très cher.

 

SCENE 11 - CUISINE : MATT DONNE LE RESTE DE BISCUITS A SIMON.

MATT : Tiens ! Vas-y ! Tu peux les finir.

SIMON : Hm ... Non merci, ça va comme ça.

MALGRE SON COEUR, ERIC ARRIVE ET PREND LES BISCUITS.

ERIC : Oh ben, ça, je ne voudrais pas que ce soit gâché.

MATT (à Simon) : Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Ce sont tes cookies préférés.

SIMON : Non, c'est terminé. Jette un oeil sur ce qui est dit dans le couvercle. C'est pleins d'additifs, des conservateurs, des produits chimiques et tout ça pour de l'argent. Toute cette saleté, c'est bidon. Et la conservation est probablement de quelques centaines d'années.

ERIC : Ca me laisse du temps pour me décider.

SIMON : Tu peux aussi bien les manger. On n'est que des ... que des pions manipulés par la corruption des politiciens et des gros producteurs, alors qu'on sait que c'est mauvais pour la santé et pour l'environnement et on emballe toute la ... toute la bouffe dans du plastique qui distille du poison dans nos organismes. On vend des armes aussi aux autres pays et on leur fait la guerre ensuite pour qu'ils les utilisent. On fait des serviettes et des mouchoirs en papier et le gaspillage continue.

IL QUITTE LA PIECE.

 

SCENE 12 - CHAMBRE DE MARY ET LUCY : LUCY RECOIT UN APPEL D'UNE DE CES DEUX FILLES.

LUCY (en décrochant) : Allô ? (...) Ah ! Salut, Tammy. (...) Non, non. Je ne sais pas si je vais aller à cette fête, finalement. Il faut que je réfléchisse. (...) Ouais, c'est ça. Au revoir. (Elle raccroche.)

 

SCENE 13 - CUISINE : MATT MET DES PLATS DANS SON SAC. ANNIE ARRIVE.

MATT : Mary, ce n'est pas à propos de sexe qu'on s'est disputés. Ce n'était pas ça quand je parlais d'intimité. Tu peux le dire à Lucy. Je suis sûr qu'elle meurt d'envie de le savoir.

MARY (sèchement) : Je ne suis pas ta messagère et je me fiche de ce que vous faites, Shana et toi.

MATT : Ah oui, c'est vrai, j'avais oublié. La seule personne qui t'intéresse, c'est toi.

IL SORT DE LA MAISON.

 

SCENE 14 - APPARTEMENT DE MATT ET JOHN : MATT RENTRE CHEZ LUI. IL RECOIT UN MESSAGE DE SHANA SUR LE REPONDEUR.

LE REPONDEUR : Bonsoir, c'est Shana. Ecoute, Matt, je suis désolée pour tout à l'heure. Je n'ai pas vraiment envie de voir d'autres personnes. J'avais  simplement envie de faire une pause. Je te rappellerai.

 

LE LENDEMAIN ...

 

SCENE 1 - CHAMBRE DE SIMON : SIMON PREPARE SES COURS. ANNIE ARRIVE.

ANNIE : Alors, comment ça va ?

SIMON : Pas très bien, si on peut dire. Mais ... et toi ?

ANNIE : Oh ! Très bien, malgré cette mauvaise humeur qui semble avoir frappé pratiquement tous les membres de cette famille.

SIMON : Ouais, je suis désolé. J'ignorais que les autres étaient de mauvaise humeur.

ANNIE : Eh bien, je te signale que la mauvaise humeur, c'est contagieux, comme la rougeole, mon cher.

SIMON : Ouais, eh bien, c'est le monde entier qui est de mauvaise humeur.

ANNIE : Mais la bonne humeur est contagieuse, elle aussi. Alors, dorénavant, on va faire ce qu'il faut pour être de bonne humeur.

SIMON : Comme ça, d'un coup ?

ANNIE : Oui, on va faire un petit sourire et faire semblant d'être de bonne humeur.

SIMON : Tu voudrais qu'on triche ?

ANNIE : Quelle différence entre faire mine d'être de bonne humeur et vraiment être de bonne humeur ?

SIMON : Là, tu me pièges.

ANNIE : Très bien. C'est vraiment dur de faire la différence. Alors, commence par faire semblant et la réalité te rattrapera.

SIMON : Très bien, mais ... je ne sais pas combien de temps ça va durer.

ANNIE : Je sais comment faire durer ça. Une fois que la bonne humeur est là, aide quelqu'un à faire réellement quelque chose qui contribue à ce qu'il se sente vraiment mieux ou qu'il obtienne ce qu'il voudrait. Rendre service, ça fait du bien.

SIMON : Il y a tellement de gens qui sont demandeurs.

ANNIE : C'est exact. Alors, profite-t-en. Souris, mon bébé. Souris.

ELLE PART FAIRE SA LESSIVE.

 

SCENE 2 - LYCEE : LUCY PARLE AVEC TAMMY ET SON AMIE. MARY ARRIVE.

MARY : Lucy, tu as une seconde ?

LUCY : Oui, bien sûr.

MARY : Je suis désolée pour hier soir. C'est mon problème, pas le tien. Et c'est probablement moi qui me fait des idées en croyant que tout le monde évite les filles de l'équipe de basket.

ON ENTEND RIRE LES DEUX FILLES.

MARY : Très bien, peut-être que certaines m'évitent, mais ça finira par s'arranger.

LUCY : Hm !

MARY : Et même si ce n'était pas le cas, au ... au moins, j'ai toute ma peine.

LUCY : Oui.

TAMMY (à Lucy) : Je te dis "à samedi soir". Fiesta ! Fiesta !

LUCY : Ah ! Non, mais je ... je ... je ne comptais pas y aller, hein. Et ... et puis, en fait, je me suis dit "pourquoi pas". Non mais, c'est vrai ... c'est ... ce n'est pas comme ... comme si je t'avais causé des problèmes.

MARY (vexée) : C'est vrai. Tu n'as rien fait, si ce n'est que de te joindre à un groupe de personnes qui cherchent à m'exclure.

MARY S'EN VA. LUCY EST COMPLETEMENT A BOUT.

 

SCENE 3 - ECOLE PRIMAIRE : ROSIE RETROUVE SARAH DANS LA PLAINE DE JEUX. ELLE TENTE DE LUI FAIRE DES EXCUSES.

ROSIE (tapotant le dos de Sarah) : Excuse-moi. (Elle s'en va.)

SARAH : Ouh ! C'est tout ?

ROSIE : Eh ben, je t'ai fait mes excuses. Tu voulais autre chose ?

SARAH : Je ne sais pas. Peut-être qu'on pourrait être amies.

ROSIE : Tu ne voudrais pas être mon amie. J'ai laissé Chloé et Nina te faire pleurer.

SARAH : J'ai envie d'être ton amie parce que je crois que tu les aimes pas.

ROSIE : Hum ... Si, je les aime bien.

SARAH : Très bien. Alors, je ne veux pas être ton amie. Je te croyais différente.

ROSIE ET SARAH SE QUITTENT PENDANT UN CERTAIN TEMPS.

 

SCENE 4 - CUISINE : MATT ARRIVE DANS LA CUISINE ET SE SERT A BOIRE. ANNIE LUI SOURIT. C'EST LE MOMENT POUR MATT DE LUI RACONTER SON HISTOIRE.

MATT : Hum ... Très bien. Si tu veux vraiment savoir, je vais te le dire. Hum ... Shana et moi, on commence à avoir des problèmes et on n'a pas pu en parler, alors, j'en ai discuté avec John et Shana m'en a voulu de leur avoir  parlé. Alors, je lui ai suggéré qu'on aille en parler ensemble à quelqu'un d'autre, quelqu'un du genre conseiller. On a des conseillers sur le campus.

ANNIE : Mais ça me semble être une bonne idée.

MATT : Elle refuse d'y aller. Elle refuse d'avoir à parler à quelqu'un de ce qui peut la tracasser.

ANNIE : Est-ce que tu crois qu'elle voudra en parler avec moi ?

MATT : Ah oui, peut-être. Enfin, elle n'est pas ... elle n'est pas très proche de sa mère, alors.

ANNIE : Je l'appellerai et je lui demanderai si elle a le temps de passer me voir et sans en faire tout un plat.

MATT (embrassant sa maman) : Merci.

 

SCENE 5 - EGLISE : ERIC RECOIT LA VISITE D'UN EMIGRE JAPONAIS, HENRY MURANAKA.

ERIC : Je vous remercie infiniment d'être venu aussi rapidement.

HENRY : Je suis ravi d'avoir enfin l'occasion de faire quelque chose pour votre père. J'ai une dette envers le Colonel. Votre père, par son engagement, a contribué à sensibiliser l'opinion publique aux problèmes concernant le 442ème régiment comme il l'a fait pour des tas d'autres vétérans regroupés en organisation.

ERIC : Oui, mon père a fait un voyage autour du monde, l'an dernier et en est revenu en véritable agitateur politique. C'est un homme très occupé.

HENRY : Vous devrez vraiment être fier de lui.

ERIC : Oui, en effet.

HENRY : J'ai aussi voulu rencontrer Sashiko Ishida. J'ai servi avec son frère Jim dans le même régiment et c'était un garçon très bien, un bon et brave soldat.

ERIC : J'ignorais totalement que vous connaissiez son frère. Mon père m'a simplement dit que c'est vous qui lui aviez parlé des faits concernant les camps d'internement.

HENRY : Et bien, disons que ça a mieux marché que je ne l'aurais pensé.

ERIC : Alors, vous pourrez me donner votre avis sur la réparation financière. Qu'est-ce que vous en pensez ?

HENRY : A vrai dire, j'ai bien aimé ça parce que ça a payé tous les frais médicaux pour mon petit-fils. Il est né avec certaines carences physiques et il a eu de nombreuses opérations. Cet argent a aidé à payer tous les soins. Ca a été une véritable épreuve pour la famille. Ma femme est morte, il y a plusieurs années et ma chère fille a eu des difficultés énormes à s'occuper de son fils comme ça toute seule. J'ai eu la chance de pouvoir utiliser cet argent pour l'aider. Ne vous méprenez surtout pas. Je ne suis pas en train de dire que cette réparation financière a effacé toutes les choses ou fait que la vie soit juste. La vie n'est pas juste. Peut-être que pour Sashiko, je peux présenter les choses d'une autre façon. Et même si je n'y arrive pas, je me réjouis à l'idée de rencontrer la soeur de mon ami Jim.

ERIC : Alors, Jim ...

HENRY : Oui, Jim Ishita est mort au service de son pays.

 

SCENE 6 - COULOIR : SIMON ARRIVE EN DESCENDANT, SE MET A CHANTER ET A DANSER .

SIMON : Hm-hm hm-hm! Hm-hm-hm hm-hm ! Ne t'inquiète pas, la vie est belle, maintenant ! Hm-hm-hm hm !

PUIS, IL TOMBE SUR LUCY.

LUCY : Qu'est-ce qui t'arrive, monsieur Je-vois-tout-en-noir ?

SIMON : Je ne vois plus les choses en noir. Je suis un homme nouveau. Et j'aime la vie.

LUCY (un peu jalouse) : T'as de la chance. J'aimerais bien être une femme bien dans sa peau.

SIMON : Tu le peux. Il y a un envoi de vêtements à l'école pour les réfugiés kossovars. Peut-être que tu pourrais rassembler des choses pour demain.

LUCY : Très bien. J'ai pleins de trucs que je ne porterai plus jamais.

PUIS, ELLE S'EN VA. SIMON SE REMET A CHANTER.

SIMON (en chantant) : Et puis, ta vie va être belle, maintenant.

ROSIE ARRIVE, AGACEE PAR LE BRUIT.

ROSIE : C'est quoi, tout ce boucan ? J'ai un coup de blues et je ne veux pas être dérangée.

SIMON : Le blues, c'est bien, mais la bonne humeur, c'est meilleur. Disons que ça a des vertus curatives pour les gens.

ROSIE : Très bien.

SIMON : Tu devrais essayer ça. Tu peux être de bonne humeur aussi.

ROSIE : Non, je ne peux pas.

SIMON (en la regardant dans le blanc des yeux) : Admets-le. T'aimes pas vraiment avoir le cafard, hein ?

ROSIE : Hmm ... Non, pas vraiment.

SIMON : Alors, va de l'avant. Fais quelque chose. Aide quelqu'un.

IL SE REMET A DANSER EN FREDONNANT. POUR ROSIE, CA NE S'ARRANGE PAS.

 

SCENE 7 - CUISINE : ANNIE RECOIT LA VISITE DE SHANA POUR LUI PARLER.

ANNIE : Est-ce que ça vient de moi ou est-ce qu'il fait lourd ici ?

SHANA : (Rire.) Ca ne doit pas venir de vous. Hum ... Je suis venue ici pour parler et je voudrais parler, mais ... mais je ne sais pas par où commencer.

ANNIE : Eh bien, nous sommes là en train de ... de parler.

SHANA : Qu'est-ce que vous savez ?

ANNIE : Je sais que Matt t'a vexée en allant parler à John de tous vos problèmes.

SHANA : Euh ... Oui, il pourrait s'adresser à moi pour parler de moi.

ANNIE : Et tu ne veux pas aller voir un conseiller avec lui ? (Shana répond non.) Eh bien, peut-être que ce n'est pas si grave que ça. Peut-être qu'il ne vous faut pas un conseiller, seulement un ... un ami ou une ... une maman.

SHANA : La chose est assez grave. Je crois que j'ai un sérieux problème. Il y a deux sortes de gens, il y a ceux qui ont fait une thérapie et ceux qui n'en ont pas fait. Je suis dans le premier groupe, Matt est dans le second. Je ne veux pas déballer mon linge sale en face de lui. Disons qu'on est proches, mais pas si proches que ça et j'aimerais savoir si un jour on le sera assez pour que je lui révèle tout ce qui peut me concerner. Je ... Je ne peux pas déballer mon linge sale devant ma mère parce que ma mère sait mon linge sale, en fait. Mon psychiâtre le sait, mais Matt ne le sait pas. Vous savez, j'ai eu une vie minable et le côté minable est parti. J'ai grandi depuis, je me débrouille bien et je me sens nettement mieux, mais je n'ai pas évolué comme une personne normale. C'est vrai, je ne sais même pas faire les choses les plus simples comme les gens normaux, comme la lessive, par exemple. Le linge semble si ... intime. C'est vrai, mettre vos affaires sales avec les affaires sales des autres, est-ce que c'est normal ? Enfin, mêler nos linges sales et sous-vêtements de Matt et mes sous-vêtements, quand on ne s'est même pas encore vu l'un et l'autre en petite tenue. Ce que je vous dis là, c'est normal ou c'est bizarre ? Hum ... C'est assez insensé, je ne veux pas savoir comment les autres personnes font la lessive. Moi, mon truc, ce n'est pas d'être normal. Mon truc, c'est d'être moi-même. Je crois que c'est pour ça que j'ai si peur de parler de tout ça avec Matt. Oh ! Je suis désolée. Je crois que j'avais besoin d'entendre toutes ces choses à voix haute. Merci de m'avoir écouté.

ELLES SE SERRENT L'UNE CONTRE L'AUTRE.

 

SCENE 8 - CHEZ SASHIKO : ERIC ET HENRY SE RENDENT CHEZ SASHIKO. CE DERNIER FRAPPE A SA PORTE.

ERIC : Bonjour, Sashiko. Je ... je suis désolé de venir comme ça sans appeler et j'ai pensé que ce serait une surprise pour vous. Voici Henry Muranaka.

SASHIKO (en lui serrant la main) : Ravie de vous rencontrer. (à Eric) Alors, c'était l'ami que vous vouliez me faire connaître ?

HENRY : J'ai servi dans le 442ème avec votre frère Jim.

SASHIKO : Je suis désolé, mais le Révérend vous fait perdre votre temps. Je n'ai pas du tout envie de parler.

ELLE LEUR FERME LA PORTE AU NEZ.

 

SCENE 9 - COULOIR : MATT PREND QUELQUES SERVIETTES DANS LE PLACARD. LUCY L'ACCROCHE AU PASSAGE.

MATT ET LUCY : Je suis désolé. (Rires.)

LUCY : Je déteste te voir fâché après moi.

MATT : Ah oui, je sais. Je me sens aussi très mal quand t'es fâchée après moi. J'étais très en colère parce que quand j'ai dit le mot "intimité", tout le monde a imaginé que Shana et moi, on faisait l'amour et ... et non, on ne le fait pas, même si finalement, ça ne regarde personne.

LUCY : Je sais, mais vous êtes venus faire votre lessive ensemble.

MATT : Et alors ?

LUCY : Non, mais tu rigoles ? Il faudrait que je sois pratiquement mariée pour laisser un garçon voir mes sous-vêtements sales. Aaah ! Quelle horreur !

ENFIN, MATT A TOUT COMPRIS.

MATT : Oh ! C'est bien ce que je pensais. (Etreinte.) Merci. Oh ! Je suis désolé.

IL S'EN VA EN COURANT.

 

SCENE 10 - ENTREE DE LA MAISON : ERIC REVIENT A LA MAISON EN SOUPIRANT. AUSSITÔT QUE MATT ARRIVE, IL ESSAIE DE LUI PARLER.

ERIC : Comment s'est passé ta journée ? Papa, ma journée a été terrible. Merci. Mon père va bientôt passer un coup de fil pour voir comment j'ai mal utilisé le service qu'il m'a rendu, mais je ne suis pas stressé. Non non non, je ne suis pas stressé. Merci de me l'avoir demandé.

ANNIE (en arrivant) : Ah ! Bonjour, chéri. Tu a eu un coup de fil.

ERIC : Oh ! Ca doit être le Colonel parce que tout le 442ème de cavalerie a dû l'appeler pour lui dire que j'étais un pasteur minable.

ANNIE : Nooon, c'était Sashiko Ishida. Elle veut que tu repasses la voir avec ton ami, Mr. Muranaka.

ERIC : Vraiment ?

ANNIE : Respire. Détends-toi. Tout va très bien, hein ?

SIMON (en arrivant) : Ah ! Tu es là ? Comment était ta journée ?

ERIC : Beaucoup mieux maintenant que tu me l'as demandé.

SIMON : Génial !

ERIC (s'apprêtant à partir) : Ah ! Euh ... si mon père appelle, tu le remercies pour son geste et je vais le rappeler. Hein ?

IL SORT DE LA MAISON.

 

SCENE 11 - CUISINE : MATT ET SHANA SE VOIENT ET S'EMBRASSENT.

MATT : Hm ! C'était stupide, cette idée.

SHANA (pendant qu'ils s'embrassent) : Je crois qu'il faut qu'on passe plus de temps ensemble avant de faire la lessive.

MATT (idem) : Je dois parler à Mary et ensuite, peut-être qu'on peut passer du temps ensemble, ce soir.

SHANA : Oooh ! J'ai du travail à faire.

MATT : Eh ben, je dois aussi étudier.

SHANA : Mais avant de partir chacun dans sa propre direction, je peux te dire quelque chose à mon propos.

MATT : Oui, bien sûr. Vas-y, je t'en prie.

SHANA : Quand je suis sortie de l'enfance, j'ai su que ma vie familiale était différente de celle des autres. Alors, j'ai essayé de me faire accepter en étant très bonne en classe. Et ça a marché. Maintenant, après tous ces efforts pendant toutes ces années après avoir tout fait pour être normale depuis si longtemps, je me retrouve dans une situation où je pourrais très bien m'extraire de la mêlée et aller enfin en fac de médecine afin de devenir médecin. C'est mon rêve. Mais tu me fais peur. Rester trop près de toi me fait peur et j'ai peur d'être détournée de mon rêve.

MATT : Je ne me mettrai pas en travers de ta route.

SHANA : Ecoute, je sais que tu as décidé de devenir médecin, toi aussi, mais c'est nouveau pour toi. Tu dois commencer à t'investir dans ce rêve. Moi, j'ai déjà mis tout mon coeur, là dedans.

ILS S'EMBRASSENT.

MATT : Est-ce qu'il reste encore une petite place pour moi ?

SHANA : Ne t'inquiète pas, je ferai de la place, mais tu dois me laisser le temps.

ILS S'EMBRASSENT.

SHANA : Très bien, il faut que j'y aille, maintenant. C'était génial de parler avec toi.

MATT : Oui, je trouve aussi.

 

SCENE 12 - CHAMBRE DE ROSIE : ROSIE EST AU TELEPHONE AVEC SARAH.

ROSIE (au téléphone) : Merci de vouloir encore être mon amie et j'ai été vraiment très très méchante.

SARAH : Ce n'est pas grave. J'avais eu une super copine, mais elle vit ailleurs, maintenant. Ca a été dur de trouver quelqu'un d'autre à fréquenter parce que on n'avait jamais vraiment parlé aux autres gens. Je croyais que c'était fini pour toujours.

ROSIE : Oui.

SARAH : Tu sais, on a un système conférence sur le téléphone. On peut appeler Chloé et Nina et voir si on peut unir nos forces.

ROSIE : C'est comme les conversations à trois, ton système ?

SARAH : Non, c'est mieux que ça. Là, tu peux avoir pleines de personnes sur ta ligne.

ROSIE : Cool ! Nina et Chloé vont aimer ça.

NINA : Allô, Chloé ?

CHLOE : Qui c'est, encore ?

NINA : Je suis là.

CHLOE : Mais il y a qui d'autre ?

ROSIE : C'est nous, Sarah et Rosie. Sarah a un système de conférence.

NINA : Ben quoi ? Et alors ?

CHLOE : Ben, elle fait ça histoire de frimer.

CHLOE ET NINA RACCROCHENT. IL N'Y A PLUS QUE ROSIE ET SARAH EN LIGNE.

ROSIE : Pouh ! Au moins, on aura essayé.

SARAH : Oui, mais elles n'ont pas envie de parler avec moi.

ROSIE : Non, mais là, je te jure qu'on va être deux.

SARAH : Deux, je trouve ça génial.

ROSIE : On se voit à l'école.

SARAH ET ROSIE RACCROCHENT. CETTE DERNIERE SE MET A DANSER.

 

SCENE 13 - COULOIR / CHAMBRE DE MARY ET LUCY : MARY S'ENFERME DANS SA CHAMBRE. MATT ESSAIE DE LUI PARLER.

MATT : Il va bien falloir que tu sortes de là, un jour ou l'autre.

MARY : A vrai dire, je ne crois pas. Je viens de songer à m'inscrire au cours par correspondance histoire de finir l'année scolaire, ici.

MATT : Mary, j'ai dit que t'étais égoïste, mais je sais très bien que t'es pas égoïste. Je te fais mes excuses.

MARY SE LEVE ET CLAQUE LA PORTE SUR MATT.

MARY : Je dois être égoïste et même ... et même carrément très égoïste. Oui, oui, complètement égoïste et j'ai été particulièrement égoïste quand j'ai dit à Lucy que ce serait pour moi, une trahison si elle allait à la fête.

MATT : Très bien, mais est-ce qu'on peut parler de moi ? Bon sang ! C'est dur de rester proche de sa famille, de grandir et de vouloir en partir.

MARY : Est-ce que tu parles de toi, là ? C'est comme si tu parlais de moi.

MATT : Ca ne peut pas être toi. C'est moi qui suis parti.

MARY : Et pourtant, tu es toujours là.

MATT : Oui, ben, c'est réconfortant de venir ici, surtout quand l'unique relation affective qu'on a en dehors de chez soi se met à battre de l'aile.

MARY : Comment ça va, maintenant ?

MATT : Oh ! C'est ... c'est mieux, vraiment mieux.

LUCY ARRIVE EN PLEINE DISCUSSION ET ATTEND QUE MARY LUI PARLE.

MARY : Tu peux rentrer chez toi, je dois parler à ma petite soeur.

MATT LA PREND DANS SES BRAS ET PUIS S'EN VA. AUSSITÔT PARTI, MARY PARLE A LUCY.

LUCY : Je ne vais pas y aller.

MARY : Non, tu dois y aller. Tu as raison. Toi, tu n'as rien fait. Tu n'as pas à souffrir d'exclusion parce que je suis frappée d'ostracisme.

LUCY : D'ostracisme ? Ah ! Ca, c'est plutôt un grand mot pour toi.

MARY : Hum ... j'ai largement eu le temps d'étudier l'ostracisme et tout le reste.

LUCY : Je t'aime, Mary.

MARY : Moi aussi, je t'aime.

LUCY : Et si t'arrêtes pas d'étudier comme ça, tu seras peut-être prix d'honneur à la fin de l'année, hein.

MARY : Comment ça ?

LUCY : Non, ne t'occupe pas, mais à la fin de l'année, tu pourrais à nouveau revenir dans les petites fêtes.

MARY : (Soupir.) Oui, ce serait bien. (Sourires réciproques.)

 

SCENE 14 - CHEZ SASHIKO : ERIC ET HENRY SE RENDENT CHEZ SASHIKO.

SASHIKO : Je suis désolée d'avoir pu être si grossière envers vous, aujourd'hui. Je ne sais pas trop ce qui m'a pris. Disons que le fait de vous voir, ça m'a rappelé de mauvais souvenirs. J'ai retenu tellement d'amertume au fond de mon coeur depuis que Jim est mort à la guerre. Surtout, j'ai de grands regrets, d'énormes regrets concernant mon enfance. La façon que j'avais de ne pas m'accepter, je n'avais encore jamais avoué ça devant personne, mais dans ma jeunesse, j'avais un sentiment de honte sur le fait d'être une Japonaise sur mon apparence. Vous savez, il y avait encore tellement de discrimination après la guerre. Je me sentais si mal dans ma peau. J'avais une telle honte de pouvoir être distinguée aussi facilement. Disons que je voulais simplement être comme tout le monde. J'aurais été prête à faire n'importe quoi s'il avait existé un moyen de camoufler le fait que j'étais asiatique. Je savais très bien en même temps que mon propre frère s'était battu si héroïquement pour défendre son pays et qu'il est mort pour lui. Il était Américain, mais toujours fier de son ascendance. Et moi, j'étais là, j'étais en vie et quand même, j'avais très peur. (en regardant Henry) Je suis désolée. Vous êtes là en train d'écouter une vieille bonne femme idiote qui se plaint alors que vous, vous avez combattu avec mon frère.

HENRY : Non, nous, nous étions tout jeunes, alors, même au plus fort du combat, on avait un truc entre nous pour ne pas se laisser démoraliser. Les soldats hawaiiens n'arrêtaient pas de crier. On avait quelque chose à prouver. C'était une terrible situation. Mais on ne s'est rendu compte de l'énormité de cette injustice que lorsqu'on est revenu, du moins ceux qui ont eu suffisamment de chance pour en revenir vivants. Je me suis fait la promesse après la guerre de consacrer ma vie à aider les autres et de ne jamais oublier le passé, de faire en sorte que plus jamais ça ne puisse arriver. De m'engager dans la vie, de renouveler ma confiance dans l'humanité, de rester en relation avec les autres anciens combattants, de partager des expériences bonnes ou mauvaises. Certains hommes qui refoulaient les choses au fond d'eux-mêmes n'ont pas évolué aussi bien. Certains se sont mis à boire, certains se sont même suicidés alors que d'autres sont plein d'amertume et vivent dans le passé, encore et encore, jusqu'à ce qu'ils perdent tout espoir. Nous, on a été obligés de reconstruire notre vie. Ce fut un moment terrible et très sombre de l'histoire, mais il faut croire qu'il y aura toujours de la lumière après les ténèbres, mais pour la plupart, il faut apprendre à reconnaître la lumière.

ERIC : C'est vrai ce que vous dites. On a tous tendance à se perdre dans les ténèbres, la dépression. Quelquefois, il est plus facile de s'y complaire que ... que de vouloir s'en sortir. Sashiko, j'aimerais que vous repreniez ce chèque et que vous puissiez réfléchir. Le fait de me remettre l'argent de la réparation, ce n'est pas ça qui effacera votre peine. Vous devez ... oublier ce qui a pu vous arriver, mais vous devez l'oublier vous-même. La paroisse se ferait certains plaisirs d'utiliser cette donation, mais avoir un paroissien qui fait la paix avec son passé, ça a bien plus de valeur pour moi que ... que d'avoir son argent. Alors, promettez-moi d'y réfléchir.

SASHIKO : Je le ferai. (en pleurant) Merci, Révérend. (à Henry) Excusez-moi. Ce ne serait pas compliqué pour vous, Henry, si un jour vous vous retrouviez dans le coin de venir reparler de tout ça avec moi. Ca ne vous ennuierait pas trop ? Je n'ai pas été capable d'avancer dans ma vie comme vous après la guerre. J'ai ... j'ai mis ma vie en veilleuse depuis tellement d'années, mais maintenant ...

HENRY : Il n'est jamais trop tard pour commencer. Que diriez-vous si je vous emmenait dîner ?

SASHIKO (en souriant) : Oooh ! Eh bien ... Oui ! Oui ! Bien sûr. Ce serait très sympathique. Merci.

HENRY : Hm hm !

SASHIKO : Pouvez-vous accorder un moment ? (Elle serre la main d'Eric.) Merci et au revoir, Révérend.

ERIC : Oui, au revoir.

PUIS, IL SERRE LA MAIN D'HENRY ET S'EN VA. 

SASHIKO : Au revoir.

APRES S'ÊTRE SORTI DE CHEZ SASHIKO, ERIC EST EN TRAIN DE MANIFESTER SA GRANDE JOIE.

ERIC : Ah ! Qu'est-ce que j'aime ça !

PUIS ON LE VOIT SAUTER.

FIN

Kikavu ?

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choup37, 18.04.2024 à 08:49

5 participants prennent part actuellement à la chasse aux gobelins sur doctor who, y aura-t-il un sixième?

chrismaz66, 18.04.2024 à 11:04

Choup tu as 3 joueurs de plus que moi!! Kaamelott est en animation, 3 jeux, venez tenter le coup, c'est gratis! Bonne journée ^^

choup37, 19.04.2024 à 19:45

Maintenant j'en ai plus que deux, je joue aussi sur kaa

CastleBeck, Hier à 11:48

Il y a quelques thèmes et bannières toujours en attente de clics dans les préférences . Merci pour les quartiers concernés.

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